Enfants réunionnais dans la Creuse : la vérité sur un exil
Ce mardi 10 avril est un jour important pour les milliers d'enfants réunionnais de la Creuse. Après des dizaines d'auditions, de relectures d'archives, la commission d'experts sur cette affaire doit rendre ses conclusions à la ministre des Outre-mer.
Dans les années 1960, la Réunion est déjà un département français, mais la pauvreté et l'explosion démographique mettent l'île sous tension. En 1963, le nouveau député Michel Debré décide d'organiser la migration des enfants de la Ddass. Certains sont orphelins, mais beaucoup sont retirés à leur famille. On leur promet un avenir plus radieux, et des retours réguliers aux vacances. Près de 2 000 enfants sont ainsi arrachés à leur famille, puis exilés vers des départements en voie de désertification.
"J'étais le domestique"
Comme dans la Creuse, où beaucoup d'entre eux ont été confiés à des familles d'accueil, souvent dans des fermes. "Je faisais tous les travaux de la ferme, témoigne Jean-Charles Serdagne, arrivé en métropole à l'âge de 12 ans. Labourer les champs, semer l'engrais, tailler les haies... J'étais le domestique". D'autres ont été bien accueillis. Mais tous ont été déracinés, jusqu'à parfois perdre leur identité. Depuis 2014, la responsabilité de l'Etat a été reconnue, et depuis deux ans un dispositif a été mis en place pour aider ceux qu'on surnomme "les enfants de la Creuse" à renouer avec leurs origines.
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