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Séries Mania 2023 : de la fabrication d'icônes aux placements de produits, quelle place pour la mode dans les séries ?

La mode vestimentaire dans les séries prend de plus en plus de place et est devenue incontournable à la création de personnages iconiques. Un phénomène auquel s'est intéressé le Festival Séries Mania qui se déroule du 17 au 24 mars à Lille.
Article rédigé par Léna Thobie-Gorce
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
Les actrices Sarah Jessica Parker, Kristin Davis et Cynthia Nixon à New York en juillet 2021. (STEVE SANDS/NEWYORKNEWSWIRE/BAUE/SIPA / SHUTTERSTOCK)

Sex and the City, Euphoria ou encore Peaky Blinders, nombreuses sont les séries où la mode a joué un rôle clé. À la fois, dans la construction et l'affirmation de certains personnages que dans la création d'icônes, générant des effets de mode. Pour en discuter, le Festival Séries Mania a convié ce lundi 20 mars, Hugo Bardin, alias Paloma, réalisateur, comédien et vainqueur de Drag Race France et Stéphane Foenkinos, directeur de casting, scénariste et réalisateur.

Les chaussures, les vêtements, le maquillage, la coiffure... Chaque détail compte dans la construction d'un personnage de fiction. Le style vestimentaire permet d'accentuer des traits de personnalité et de créer une vraie singularité. Et l'avantage avec les séries, c'est qu'on a le temps de voir évoluer les personnages dans différentes tenues. Des showrunners comme Ryan Murphy (Pose, American Horror Story) ou Darren Star (Sex and the City, Emily in Paris) s'attellent particulièrement à mettre le look au service des personnages.

Hugo Bardin, alias Paloma, réalisateur, comédien et vainqueur de Drag Race France et Stéphane Foenkinos, scénariste et réalisateur ont échangé dans le cadre du Festival Séries Mania autour de la mode dans les séries. (Alexandre Marouze - Séries Mania)

Quand la mode des séries inspire...

Les séries créent grâce à la mode vestimentaire, des personnages inspirants, voire même des icônes, à l'instar de Carrie Bradshaw, incarnée par Sarah Jessica Parker (Sex and the City) qui a fasciné et inspiré des milliers de fans dans les années 2000. "Pour chaque saison de Sex and the City, seulement pour Sarah Jessica Parker, c’est une quarantaine de tenues différentes. Et on a vraiment tout un panel de vêtements et de marques", détaille Stéphane Foenkinos.

Devenues de plus en plus incontournables, les séries influencent directement la mode et le dressing des téléspectateurs. Par exemple, le retour à la mode du béret en laine, on le doit à Lily Collins, héroïne de la série Netflix à succès Emily in Paris. Même chose pour les tenues des Peaky Blinders, la casquette anglaise, les bretelles, la montre à gousset jusqu'à la coiffure ont été adoptés par de nombreux amateurs de la série.

Et parfois même, la mode et les séries s'auto-influencent. Le maquillage, récemment devenu un outil libérateur et d'affirmation pour les femmes et les hommes est aussi un marqueur fort dans Euphoria. La série, qui met en scène des personnages queer, a ébloui par ses make-ups flamboyants.

Costume en tweed, casquette gavroche et montre à gousset, le gang des Peaky Blinders porte des tenues toujours très élégantes. (Robert viglasky / Caryn Mandaba / ALLOCINE)

... parfois jusqu'à l'excès

Sex in the City a été précurseur en plaçant au centre du scénario à la fois la mode et des personnages quasiment exclusivement féminins. "Au départ, la série travaillait avec des marques mais ce n'était pas criard et ça a toujours été au service des personnages féminins", estime Hugo Bardin. La robe tutu emblématique de Carrie Bradshaw dans le générique a par exemple, été trouvée en friperie et n'a coûté que 5 euros.

"Mais au fur et à mesure, ils ont commencé à faire de plus en plus de partenariat avec les marques, ils se sont rendus compte qu'afficher un sac Chanel à chaque épisode avait un impact direct sur les ventes. Au final, surtout dans les derniers films, les personnages sont devenus des pubs à elle toute seule", se désole-t-il.

Pour Hugo Bardin et Stéphane Foenkinos, le summum de cette dérive s'illustre avec la série Emily in Paris. "On est au summum du partenariat puisque les fausses marques qu'ils ont créées sont maintenant disponibles. Il est possible d'acheter les vêtements de Pierre Cadault ou le champagne Champére", s'exclame Stéphane Foenkinos.

>> Lire aussi notre article "Comment les marques profitent du phénomène "Emily in Paris""

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