"Elle parle à tout le monde" : racontée au théâtre, la vie de Gisèle Halimi continue de fasciner
Depuis le 18 octobre 2022, Gisèle Halimi, une farouche liberté affiche complet. Les spectateurs se pressent dans le hall de la Scala, à Paris, pour voir la pièce sur la vie de l'avocate et militante féministe, décédée en 2020 et à qui un hommage national doit être rendu ce mercredi 8 mars.
Un succès tel qu'il a surpris les deux interprètes, Ariane Ascaride et Philippine Pierre-Brossolette, à l'origine du projet. "C'est un succès phénoménal qui nous dépasse. C'est très encourageant. Ça prouve que des figures comme Gisèle Halimi parlent encore aux gens. Je pense que Gisèle nous montre le chemin à suivre."
Intergénérationnelle
Parmi les spectateurs, de nombreuses femmes comme Sonia, venue avec ses filles. "Je voulais partager ça avec elles. La cause des droits de l'homme et le droit des femmes, entre autres ... Et son combat", raconte-t-elle.
À 19 ans, Sirine, une des filles de Sonia, connaît parfaitement les combats de Gisèle Halimi. "Je l'ai découverte à sa mort, avec un post Instagram. Et franchement, son parcours m'a ébahie. J'étais vraiment impressionnée par ce qu'elle a fait, et j'en ai même fait mon sujet de grand oral au bac. Son combat pour les femmes, et puis j'ai vu qu'elle s'est battue, pendant la guerre d'Algérie, pour la liberté des Algériens. J'ai trouvé ça vraiment émouvant comme parcours", confie la jeune femme.
"Je suis étudiante en droit, et je la prends vraiment comme modèle."
Sirine, 19 ansà franceinfo
Un modèle pour les jeunes filles et pour toutes les femmes, selon Chantal, qui comme beaucoup d'autres, s'inquiète pour le droit à l'avortement, un des principaux combats de Gisèle Halimi. "Son parcours, ses actions ... à toutes les femmes, ça ne peut que parler. Surtout en ce moment, on vit un peu l'histoire à contresens avec ce qu'il se passe aux États-Unis. J'espère que ça n'arrivera jamais jusqu'ici", souligne la sexagénaire.
Bientôt au festival d'Avignon
Après 1h15 de représentation, les spectateurs ovationnent les deux comédiennes, très émues. Timour, 28 ans, est enthousiaste et heureux de voir que la parole de Gisèle Halimi fédère encore aujourd'hui. "Avant que la pièce ne commence, je regardais les gens qui étaient là. On parle de Gisèle Halimi qui pourrait peut-être correspondre à une certaine génération, mais non. On était intergénérationnel ce soir, et ça fait du bien de voir des visages de personnes plutôt âgées et plutôt de mon âge. C'est là où il y a d'espoir, je pense. Elle parle à tout le monde", conclut-il avec émotion.
Gisèle Halimi, une farouche liberté, est joué à La Scala à Paris jusqu'au 6 avril. La pièce est attendue au festival d'Avignon en juillet.
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