Black blocs : peut-on dissoudre ces groupes ?
Le premier Ministre dit réfléchir à la dissolution des mouvements violents extrémistes, mais comment les interdire lorsqu'ils n'ont pas de statut, d'existence légale ?
Cagoulés, vêtus de noir, ils se disent anarchistes. Les black blocs n'ont aucun chef, aucun organigramme, aucune existence légale. La composition de ce mouvement varie en fonction des événements et des manifestations. Alors peut-on les dissoudre ? C'est en tout cas le souhait du premier ministre, Édouard Philippe : "On peut dissoudre une association de fait. Je n'exclus pas que nous ayons à prendre ce genre de décisions". Une "association de fait", c'est la qualification juridique pour désigner ces groupes armés clandestins.
Une centaine de mouvements autonomes dissous depuis 1936
La loi française permet de les dissoudre par simple décret en conseil des ministres, comme ce fut le cas dans les années 1980 avec le groupe terroriste Action directe. Selon Jean-Yves Camus, directeur de l'Observatoire des radicalités politiques, "dissoudre, c'est donner la possibilité à l'État, s’il y a reconstitution, et dans le cas des black blocs, il y aura évidemment reconstitution, de taper beaucoup plus fort juridiquement. Et la reconstitution de ligue dissoute, ça peut aller jusqu'à 5 ans de prison." Mais quelle efficacité réelle sur le terrain ? Selon certains experts du renseignement, dissoudre un groupe comme le black bloc ne servira strictement à rien. Qu'ils soient d'extrême droite ou d'extrême gauche, une centaine de mouvements autonomes ont ainsi été dissous depuis 1936.
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