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Quelles solutions pour empêcher les noyades ?

Augmenter le nombres de sauveteurs, verbaliser les imprudents... Après la série de noyades du week-end, les autorités mettent en avant les pistes à étudier.

Article rédigé par franceinfo
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Le drapeau rouge dressé sur la plage de Nice (Alpes-Maritimes), le 29 juillet 2013. (VALERY HACHE / AFP)

Nouveau week-end meurtrier sur les plages et les plans d'eau. Quatorze personnes se sont noyées entre vendredi 2 et dimanche 4 août en France. Une quinzième personne, un homme d'une trentaine d'années secouru jeudi dans les Landes, est mort dimanche à Mont-de-Marsan, où il était hospitalisé.

Ces décès portent à 91 le nombre de personnes mortes en mer, en rivière ou sur des plans d'eau depuis début juillet. Comment éviter ces drames ? Les autorités ont mis en avant plusieurs solutions à étudier.

Augmenter les effectifs de maîtres-nageurs

Selon le syndicat policier Alliance, il n'y a pas assez de maîtres-nageurs sauveteurs (MNS) issus des CRS sur les plages. "Ces drames ne s'expliquent pas par la seule imprudence de la population", écrit le syndicat dans un communiqué. Alliance rappelle qu'en onze ans, les effectifs ont diminué d'un tiers. En 2002, 720 MNS CRS étaient affectés, pour une durée moyenne de trois mois, sur les plages du littoral français et autres plans d'eau. A ce jour ils ne sont plus que 471, disséminés, pour une durée de deux mois à peine, dans une centaine de communes sur les quelque 380 concernées.

Alliance fait part de sa "stupéfaction" sur les conclusions du rapport de la Cour des comptes de la fin d'année 2012, qui suggérait la fin de la participation des MNS CRS. Le syndicat souligne "qu'au-delà de leur compétence de secouristes hautement qualifiés, les MNS CRS sont les seuls à disposer d'un pouvoir de police pour faire respecter les réglementations en vigueur".

Punir les imprudents

Pour le préfet de l'Hérault, Pierre de Bousquet de Florian, la solution est dans la sanction des imprudents. Il a invité les treize maires des communes de son littoral à verbaliser ceux qui refusent de sortir de l'eau lorsque le drapeau rouge est bien en vue, avec des amendes de 11 à 33 euros. Pour son directeur de cabinet, Frédéric Loiseau, cette possibilité permet de faire face "aux gens les plus récalcitrants, de répondre à des situations extrêmes, comme le week-end dernier où des sauveteurs ont été pris à partie".

La ministre du Tourisme, Sylvia Pinel, n'écarte pas cette solution. "Cela peut passer par là mais je souhaite surtout qu'il y ait une prise de conscience collective", a-t-elle affirmé lundi sur RTL. La verbalisation paraît toutefois "un peu compliquée" à mettre en œuvre, estime Christian Jeanjean, maire UMP de Palavas-les-Flots (Hérault), qui préfère renforcer la prévention et "l'éducation" sur les plages. Lors d'une visite dans les Landes dans la semaine, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, avait prudemment affirmé qu'il fallait "étudier de plus près" cette piste, tout en reconnaissant que "ce n'est pas facile pratiquement". 

Se servir des nouvelles technologies

D'autres collectivités ont choisi la technologie pour éviter les drames. L'Aquitaine a ainsi mis en place cet été un dispositif, présenté comme unique en France, de 417 balises géolocalisées. Installées tous les 500 mètres entre les plages de Soulac (nord de la Gironde) et Tarnos (sud des Landes), elles offrent aux secours des repères précis en cas de noyade. Mais il est encore trop tôt pour faire un bilan de ce dispositif, selon Arnaud Leymarie, responsable des maîtres-nageurs sauveteurs CRS sur les Landes et le Pays basque.

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