Cet article date de plus d'un an.

Vacances : malgré de nombreux candidats, les centres de loisirs manquent encore d'animateurs

En 2022 en France, on comptait près de 50 000 animateurs diplômés, soit deux fois plus qu’en 2020. Mais l'été 2023 se révèle tendu dans les centres de loisirs, qui en manquent encore, malgré la vague de candidats des années précédentes.
Article rédigé par franceinfo - Lina Sidi-Moussa
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des enfants participant à une colonie de vacances en Alsace à l'été 2021 (VANESSA MEYER / MAXPPP)

Depuis la fin de l'épidémie de Covid-19, de plus en plus de jeunes veulent devenir animateurs. L’ouverture à la formation dès 16 ans depuis octobre 2022 amène de nouveaux candidats au Bafa (Brevet d'aptitude aux fonctions d'animateurs). 

>> Colonies de vacances et centres de loisirs : les raisons de la pénurie de titulaires du Bafa

"Sur les inscriptions au Bafa, cette année on flirte avec les + 25, +30%", constate Guillaume Rousseau, responsable des formations à  l’Union française des centres de vacances. "Depuis janvier, on a accueilli plus de 3 000 stagiaires de 16 ans et on s'aperçoit qu'ils sont matures, engagés, investis", salue-t-il.

La formation dure au moins 30 jours au total et coûte entre 500 et 900 euros. Ces tarifs peuvent freiner les candidats mais des aides existent. "Elles peuvent être individuelles pour les stagiaires, il y a les conseils départementaux qui peuvent aider, il y a certaines CAF départementales qui se sont remises à donner et à réinjecter un peu d'aide, liste Benjamin Villard, coordinateur Bafa de  l’Association pour la formation des cadres de l'animation d’Île-de-France. Il n'oublie pas aussi "la CAF nationale qui aide sans conditions de ressources tous les candidats à la formation au Bafa".  

Le salaire, un gros frein aux candidatures 

L’obtention du Bafa coïncide aussi avec une première entrée dans la vie active. "Au début j'avais un petit contrat de dix heures dans l'animation et en même temps je poursuivais mes études", raconte Jessim, animateur de 20 ans, qui exerce dans un centre de loisirs en région parisienne. "J'ai pris goût à ce métier, j'aime bien m'occuper des enfants, leur trouver des activités qui leur donnent un peu de joie. Mais je ne me vois pas rester dans l'animation, j'ai d'autres projets", poursuit le jeune homme.

Aujourd’hui, les collectivités territoriales restent en manque d’animateurs, ce qui pousse même certaines à annuler leurs activités. "On ne vit pas avec un salaire d'animateur", rappelle Benjamin Villard coordinateur Bafa de l’Association pour la formation des cadres de l'animation d’Île-de-France. "Ce sont des emplois qui sont en parallèle d'études, qui sont clairement très précaires, alors que ce sont des emplois où on attend énormément de responsabilités", ajoute-t-il.

Face à cette pénurie, le ministère de la jeunesse et de l’éducation envisage de faire appel à la main-d'œuvre européenne ou venant d’autres pays francophones. Cependant, cette volonté pourrait se heurter à un problème de formation, puisque si le Bafa reste obligatoire pour exercer en France, il n'a pas encore d'équivalence européenne.

Les centres de loisirs manquent d'animateurs : reportage de Lina Sidi-Moussa

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.