Manif pour tous : grosse affluence et débordements
La "Manif pour tous" qui a réuni 300 000 personnes dimanche s'est terminée par des heurts avec les policiers.
La mobilisation ne faiblit pas, un mois après l'adoption du texte à l'Assemblée nationale. Les opposants au mariage pour tous se sont rassemblés, dimanche 24 mars à Paris, pour demander une nouvelle fois le retrait du texte. Ils étaient près de 300 000 selon les chiffres de la police. Les organisateurs, eux, revendiquent 1,4 million de participants, soit 400 000 de plus que lors d'un précédent rassemblement, le 13 janvier.
"Une grande armée qui se lève", pour les organisateurs
Alors que le projet de loi sera examiné au Sénat - et vraisemblablement voté - à partir du 4 avril, les organisateurs ont qualifié cette manifestation de "grande armée qui se lève", en référence à l'avenue du même nom qui remonte vers la place de l'Etoile, où avait lieu le rassemblement. Drapeaux au vent, bleu outremer, fuchsia, blancs, les manifestants ont été encadrés par quelque 8 000 bénévoles, reconnaissables à leur T-shirt jaune ou rouge, pour assurer accueil et sécurité. En ce dimanche des Rameaux, plusieurs manifestants ont défilé un rameau à la main ou accroché au sac.
Les organisateurs avaient espéré un "effet de masse" maximum en profitant du caractère statique de la manifestation. "Restez au centre des avenues pour être comptés !", ont recommandé plusieurs organisateurs porte Maillot. "On comprend votre frustration, mais pour des raisons d'organisation, merci de rester sur place", clame un organisateur au mégaphone, avant d'appeler les manifestants à se réchauffer en sautant et en levant "un pied, un bras !"
Alors que la manifestation se veut apolitique, le Front national a invité ses militants à rejoindre une délégation nationale du parti. Plusieurs ténors de droite ont aussi affiché leur soutien, tel que le député UMP Henri Guaino, qui a appelé les manifestants à "censurer" le gouvernement "dans la rue". Le président de l'UMP, Jean-François Copé, avait aussi invité les militants de son parti à manifester "en masse".
Débordements et gaz lacrymogènes
En milieu d'après-midi, des gaz lacrymogènes ont été tirés par des gendarmes mobiles à plusieurs reprises pour "maintenir les manifestants" qui voulaient accéder aux Champs-Elysées. "Entre 100 et 200 personnes ont tenté de forcer un barrage pour rejoindre les Champs-Elysées", a expliqué un porte-parole de la préfecture de police. Les gendarmes mobiles ont été "obligés de répondre en utilisant des gaz aérosols pour qu'ils ne puissent pas accéder à ce périmètre interdit". "Quelques personnes ont été arrêtées", selon la préfecture.
Vers 20h30, les forces de l'ordre ont évacué à l'aide de gaz lacrymogènes et de matraques quelques centaines de manifestants qui s'étaient installés sur les Champs-Elysées. Ceux-ci, certains agenouillés criant "Démocratie !" devant les policiers, ont été pris en tenaille entre des gendarmes mobiles d'un côté et des CRS de l'autre.
Nouvelle bataille sur les chiffres
La dernière manifestation, le 13 janvier, avait rassemblé 340 000 manifestants selon la police, près d'un million selon les organisateurs. Dimanche, les organisateurs de la Manif pour tous ont revendiqué 1,4 million de participants, soit 400 000 de plus qu'en janvier. La police, elle, estime le nombre de personnes présentes à 300 000, soit un peu moins qu'en janvier.
De la Place de l'Etoile au pont de Neuilly, et sur les avenues adjacentes, nous sommes 1,4 million! Merci à tous!
— La Manif Pour Tous (@LaManifPourTous) March 24, 2013
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