Accidents mortels : le mea culpa de General Motors
General Motors admet sa "responsabilité " dans le rappel tardif de 2,6 millions de véhicules, dont des défauts mécaniques ont conduit à la mort d'au moins 13 personnes. C'est ce qu'a indiqué la directrice générale du groupe automobile américain, Mary Barra, lors d'une conférence de presse jeudi. Devant plus d'un millier de salariés, de concessionnaires et de journalistes, elle a fait part de sa "profonde " tristesse à la lecture de l'enquête sur les responsabilités dans cette affaire. Un rapport "troublant ", "dur ", parce qu'il décrit "l'échec à faire le minimum nécessaire pour nos clients ", évoquant "incompétence et négligence ".
L'enquête interne a conclu que le groupe n'avait pas dissimulé les défauts mécaniques en question, mais "nous n'avons tout simplement pas fait notre travail ", "nous avons laissé tomber ces clients et nous devons maintenant faire face à nos responsabilités ", a-t-elle dit.
15 licenciements, pas de dirigeants mis en cause
Le rapport indique que certaines personnes ont "échoué " à communiquer entre elles, "ce qui aurait pu changer fondamentalement des vies ". "L'enquête a révélé que les défauts mécaniques avaient été portés à la connaissance d'ingénieurs, d'enquêteurs et d'avocats " mais que "personne n'a averti la direction ", a-t-elle expliqué. En conséquence, le constructeur automobile américain va licencier 15 personnes, dont des ingénieurs et des juristes.
Le rapport conclut par contre que la directrice générale Mary Barra, les dirigeants qu'elle a directement sous sa responsabilité, le conseil d'administration et l'ex-directeur général Dan Akerson n'avaient rien su du problème avant décembre. Mais cette manière de disculper les principaux dirigeants de l'entreprise a suscité de vives critiques.
Un plan d'indeminisation des victimes
La directrice générale, à la tête du groupe depuis quelques mois seulement, a également annoncé la mise en place d'un plan d'indemnisation des victimes, exprimant ses "condoléances " envers les familles.
General Motors est mis en cause pour avoir tardé à rappeler 2,6 millions de Chevrolet Cobalt, Saturn Ion entre autres, produites entre 2003 et 2011. Ces voitures étaient équipées d'un commutateur d'allumage défectueux, détecté pour la première fois il y a dix ans, et n'ont pourtant été rappelées que cette année. Ce défaut, qui empêchait dans certaines conditions le déclenchement des airbags, a entraîné une trentaine d'accidents et au moins 13 décès.
Le 16 mai, les autorités américaines avaient infligé à GM une amende civile "record" de 35 millions de dollars. Des enquêtes du département de la Justice, du Congrès et du gendarme des marchés financiers, la SEC, sont encore en cours.
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