Fin de l'Airbus A380 : "Sans lui il n'y aurait pas eu l'A350"
Gérard Feldzer, spécialiste transport et consultant aéronautique, a expliqué, jeudi sur franceinfo, que l'A380 était un avion qui n'était pas arrivé dans le bon timing entraînant son arrêt après sa dernière livraison en 2021.
Airbus annonce, jeudi 14 février, la fin de la production de l'A380 dont les livraisons cesseront en 2021. Mis en exploitation il y a douze ans, cet appareil, qui est l'avion de ligne le plus gros du monde, a permis à Airbus d'avancer sur ses recherches technologiques. Gérard Feldzer, spécialiste transport et consultant aéronautique a répondu à franceinfo.
franceinfo : Est-ce vraiment une surprise quand on sait que cet avion était un poids pour la compagnie ?
Gérard Feldzer : C'est un avion qui est arrivé trop tôt ou trop tard. Trop tôt parce qu'il y a l'encombrement du ciel aérien. C'est là-dessus qu'on a voulu se baser pour faire un très gros porteur parce qu'on est limité dans le nombre d'avions. On ne peut pas faire atterrir deux avions à moins d'une minute d'intervalle, donc il faut en augmenter les capacités. Cela va arriver, mais trop tard. La concurrence est arrivée avec le Boeing 777 qui a été le tueur de l'A380 avec des capacités incroyables. La nouvelle version du 777 se rapproche considérablement de l'A380 avec des ailes repliables. D'un autre côté, Airbus a bénéficié de technologies de carbone sur le l'A380. Alors, on peut dire que sans l'A380 il n'y aurait pas eu l'A350 avec les matériaux composites.
Le gigantisme est-il fini ?
Des ingénieurs ont dit à l'époque qu'Airbus avait la folie des grandeurs parce qu'on voulait attaquer celui qui était le seul sur le marché : le Boeing 747. C'était l'essor de l'aviation à la portée de tout le monde. On met beaucoup de monde, donc ça coûte moins cher par passager, mais on s'est trompé sur le commercial. Mais l'arrêt de l'A380 a fait que la cote en bourse du groupe Airbus remonte. Donc, ça prouve aussi que l'on mise sur les nouvelles technologies, donc l'A350 qui lui peut tuer le Boeing 777.
Quelle production a été maintenue jusqu'ici ?
Ils ont essayé de maintenir une petite production avec un avion par mois. Ce n'est pas beaucoup. Cela permet de maintenir l'outil industriel en attendant des jours meilleurs en disant que sa vie n'est pas finie, qu'il va y avoir un très gros porteur et que l'A380 pouvait encore avoir sa place. Il peut emporter 850 passagers dans des destinations comme Tokyo, Bombay. Donc, il a sa place, mais il arrive un peu tard.
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