L'explosion d'un moteur d'avion en plein air est "un fait extrêmement rare"
L'accident a tué un des passagers de l'avion qui reliait New-York à Dallas (État-Unis) mais le bilan aurait pu être pire sans le professionnalisme de l'équipage qui "a fait le boulot", a estimé mercredi Frédéric Beniada, spécialiste aéronautique de franceinfo.
L'explosion d'un moteur d'avion entre New York et Dallas (États-Unis) en plein vol est arrivé à l'avion le "plus fiable" et le "plus vendu au monde", le CFM-56, a expliqué mercredi 18 avril, Frédéric Beniada, le spécialiste aéronautique de franceinfo. "C’est un fait extrêmement rare", a-t-il souligné. Des éclats ont brisé la vitre d'un des hublots, car un hublot, ce n'est pas fait "pour recevoir un élément de moteur qui va se détacher à près de 800 km/h", a-t-il poursuivi. Un des passagers est mort et plusieurs ont été blessés. Mais cela aurait pu être pire, sans le professionnalisme de l'équipage "qui a fait le boulot" estime Frédéric Beniada.
franceinfo : Les autorités parlent d’une défaillance de moteur, qu’est-ce que cela veut dire ?
Frédéric Beniada : Il y a plusieurs causes possibles. Cela peut être une ailette de réacteur qui va se détacher et qui sera absorbée ensuite par le moteur ou tout autre élément de la nacelle, on l’avait vu notamment lors de l’incident l’an dernier sur un A 380 d’Air France au-dessus de l’Atlantique. Cela peut être aussi des oiseaux, en fonction de l’attitude de l’avion, ce qui n’est sans doute pas le cas ici, puisque l’avion avait atteint son altitude de croisière, donc environ 9 000 mètres. Il y a plein de causes possibles, mais c’est extrêmement rare. C’est arrivé sur le moteur le plus fiable et le plus vendu au monde, le CFM-56. Il y en a plus de 32 000 qui volent actuellement dans le monde. Il y aura une enquête du NTSB américain, l’équivalent de notre Bureau enquête analyse français, et une enquête également du motoriste et du constructeur.
Un hublot qui se brise, est-ce-déjà arrivé ?
Un hublot c’est solide, mais jusqu’à un certain point. Pas, en tous les cas, pour recevoir un élément de moteur qui va se détacher à près de 800 km/h. Si le hublot se fissure, il y a certes plusieurs épaisseurs, mais il faut imaginer que quand vous volez à 10 000 mètres d’altitude, la cabine est pressurisée à 2 000 mètres. Il y a une différence et ce hublot va finir par exploser. C’est ce qui s’est passé.
Et là quand le hublot explose, que se passe-t-il ?
Il y a donc une dépressurisation de la cabine, les masques à oxygènes vont tomber et les équipages sont entraînés. C’est ce qu’on appelle une procédure de descente d’urgence. L'avion va chuter, mais c’est une procédure normale pour retrouver des conditions où l'on pourra respirer. Il faut saluer le travail de l’équipage qui a fait le boulot. Avec une cabine dépressurisée, on ne tient pas très longtemps.
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