Airbus livre son premier A350 à Qatar Airways

Son développement aura coûté 11 milliards d'euros et pris 8 ans, mais il est finalement là. Airbus a livré lundi un premier modèle de l'A350 à la compagnie Qatar Airways. Une livraison qui intervient avec dix jours de retard, la compagnie qatarie ayant invoqué des problèmes de dernière minute avec l'un des fournisseurs d'équipements. Airbus s'est néanmoins dit en phase avec ses objectifs de production pour l'A350, un nouveau long-courrier destiné à conccurencer les bimoteurs 787 et 777 de Boeing.

Un saut technologique  

"C'est le plus bel avion volant. C'est maintenant à Boeing de cavaler derrière ", a déclaré Louis Gallois, actuel président du conseil de surveillance de PSA. C'est lui qui avait donné le coup d'envoi du programme A350 XWB en 2006, alors qu'il venait d'être nommé coprésident d'EADS, devenu Airbus Group. Une fierté que partage évidemment Fabrice Brégier, l'actuel PDG d'Airbus : "c'est un saut  technologique considérable car l'avion a un fuselage et une voilure en matériaux composites . C'est plus léger mais c'est aussi plus compliqué."

Un défi technique relevé que le patron d'Airbus commente avec enthousiasme : "c'est 7.000 ingénieurs qui ont été mobilisés en permanence pendant 8 ans. Nous avions l'A380, l'A330 mais avec l'A350 on s'ouvre le leadership sur le marché des longs courriers ". Un marché dont le potentiel a de quoi faire sourire les actionnaires d'Airbus. "J'estime le marché à plus de 1.000 milliards de dollars pour ce seul avion dans les 20 ans qui viennent. C'est un avion extrêmement confortable et efficace qui sera un très grand succès pour le futur d'Airbus ", a expliqué Fabrice Brégier. 

Ce long courrier peut parcourir 14.500 kilomètres et donc parcourir l'Amérique et l'Asie sans escales. Sa carlingue plus grosse que celles de la conccurence est plus haute, plus large, lui donne un aspect un brin "pataud" mais offre aussi plus de confort à ses passagers. Le programme A350 va occuper à pleine cadence de fabrication 35.000 personnes en 2018 dont 80% en Europe et la moitié chez Airbus et ses sous-traitants en France. 

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Le PDG d'Airbus a aussi profité de la conférence de presse pour tordre le cou aux rumeurs qui évoquaient un arrêt de la production de l'A380, le plus gros avion de monde (525 sièges) dont les carnets de commande peinent à se remplir. "Le marché est orienté vers les grands avions et l'idée même qu'Airbus ou sa maison-mère Airbus Group puissent abandonner le programme de l'A380 est insensée ", a tranché Fabrice Brégier.