Airbus ouvre sa première usine américaine sous le nez de Boeing
C'est un pavé dans la mare du marché de l'aviation. Airbus inaugure ce lundi sa toute première usine sur le sol américain. L'avionneur européen occupera le site de Mobile, dans l'Alabama, et vient ainsi chasser sur les terres de son concurrent direct : Boeing.
Un placement stratégique
La décision d'Airbus de s'implanter aux Etats-Unis n'est bien sûr pas prise par hasard. Cet investissement de 600 millions de dollars va permettre au géant de se rapprocher de ses plus gros clients américains, mais aussi d'échapper aux fluctuations du taux de change, pusique les transactions seront maintenant directement gérées en dollars.
Morning Alabama! Today's the day as we officially open our U.S. Manufacturing Facility in @City_of_Mobile! ... https://t.co/qaiukV9Cj9
— Airbus (@Airbus) September 14, 2015
Autre pied de nez à Boeing, à partir de 2017, Airbus espère produire dans cette nouvelle usine une nouvelle version de l'A320, modèle de référence moyen courrier et challenger direct du B737, l'appareil le plus vendu par le concurrent américain.
Objectif Hi-Tech
Si Airbus était déjà présent sur le site texan pour certaines étapes de conception, l'injection d'une somme aussi conséquente pour la création d'un pole d'assemblage à la pointe de la technologie pourrait faire toute la différence. Selon Loic Tribot La spière, économiste et membre du Centre d'Etude et de Prospective Stratégique, "c'est une nouvelle ère " et un changement de dynamique qui créera "près d'un millier d'emplois " dans la région.
Catte ouverture "est une menace certaine" pour Boeing qui va "décomplexer les compagnies aériennes américaines" , notamment les low-cost qui pourraient être séduites par le nouveau A320, ajoute l'économiste.
Un autre avantage de cette usine est le coût du travail, soumis à beaucoup moins de taxes que dans l'hexagone. Cette délocalisation serait-elle une menace pour les emplois francais ? Pour le spécialiste, la réponse est non : "On est dans l'assemblage, pas dans la construction ", qui reste localisée en France.
"Cette usine a vocation de développer la production de l'A320, ce qui augmentera les commandes." ( Loic Tribot La spière, économiste et membre du Centre d'Etude et de Prospective Stratégique )
En réponse à cette provocation, il n'est pas inconcevable que Boeing, à son tour, se lance sur le marché européen. Mais cela sera plus complexe : "La démarche sera beaucoup plus dure. Cela veut dire travailler en euro et financer un coût du travail plus élevé " considère Loic Tribot La spière.
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