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Ayrault tente de calmer la fronde des auto-entrepreneurs

Le premier ministre a annoncé vendredi que la réforme de ce statut ne s'appliquerait qu'au secteur du bâtiment.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Jean-Marc Ayrault lors d'une visite des jardins de l'hôtel Matignon, vendredi 31 mai à Paris. (FRED DUFOUR / AFP)

Jean-Marc Ayrault dans le rôle du pompier. Confronté à la colère des auto-entrepreneurs, qui craignent de voir leur statut menacé, le Premier ministre a assuré, vendredi 31 mai, que leur régime ne serait pas limité dans le temps. A une exception près : ceux travaillant dans le bâtiment. Francetv info revient sur la polémique.

Qu'est-ce qu'un auto-entrepreneur ?

Le statut d'auto-entrepreneur permet depuis 2009 aux salariés, chômeurs, retraités ou étudiants de développer une activité à titre principal ou complémentaire pour accroître leurs revenus, avec des démarches simplifiées et un régime fiscal avantageux. Mais, comme l'indique le JDD.fr, ce statut n'est pas sans défaut. "Seul un quart des premiers auto-entrepreneurs sont parvenus à se dégager un revenu", et "les fédérations d'artisans souffrent de la concurrence, qu'ils jugent déloyale, des auto-entrepreneurs", détaille ainsi le site.

Pourquoi les auto-entrepreneurs sont-ils en colère ?

Certains de ces auto-entrepreneurs, qui se sont baptisés "poussins" dans un clin d'oeil au mouvement des "pigeons" de l'automne dernier, dénoncent sur les réseaux sociaux un projet de réforme de la ministre de l'Artisanat, Sylvia Pinel. Annoncé le 23 mai, celui-ci prévoyait que ce régime, s'il était utilisé dans le cadre d'une activité principale, serait limité dans la durée.

La ministre préconisait également un accompagnement des auto-entrepreneurs, notamment par les chambres de commerce et d'industrie et les chambres de métiers. Mais si cette dernière proposition avait, selon la ministre, reçu les faveurs des professionnels, la limitation dans le temps a suscité l'ire de l'Union des auto-entrepreneurs (UAE) et de la Fédération des auto-entrepreneurs (Fedae). Cette dernière avait carrément demandé, vendredi, que la ministre soit dessaisie de ce dossier au profit de sa collègue des PME, Fleur Pellerin.

Que propose le gouvernement ?

Pour calmer la fronde, Jean-Marc Ayrault a tranché : ne seront concernés par la limitation dans le temps que les auto-entrepreneurs travaillant dans le bâtiment. Ce secteur "demande énormément de compétences, de savoir-faire, de respect d'un certain nombre de règles: sécurité, environnement, réglementation", a ainsi expliqué le chef du gouvernement en marge d'un déplacement à Annonay (Ardèche).

"Il y a un problème qui a été soulevé par les artisans du bâtiment, parce que là il y a en effet une concurrence qui peut s'avérer inacceptable pour les professionnels", a-t-il continué. "Donc ce qui est proposé, c'est que lorsqu'un auto-entrepreneur dans le bâtiment s'installe, au bout de deux ans, si son entreprise est viable, il rejoint le droit commun".

"Pour tous les autres (...), je pense par exemple à des auto-entrepreneurs qui vont s'installer dans les métiers du numérique, il faut qu'ils soient rassurés, qu'ils soient sécurisés, c'est le message que j'annonce. Il n'y a pas d'inquiétude à avoir", a-t-il lancé. Reste à voir si cela suffira à faire cesser les piaillements des "poussins".

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