Automobile : que va changer la nouvelle norme de sécurité européenne "GSR2" pour les voitures ?

Des options de sécurité, comme le limiteur de vitesse intelligent ou la prédisposition antidémarrage éthylométrique, sont désormais obligatoires pour toutes les nouvelles voitures vendues dans l'Union Européenne.
Article rédigé par franceinfo
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Des voitures exposées au mondiale de l'Automobile, à Paris, le 17 octobre 2022. (MAXIME GRUSS / HANS LUCAS)

"GSR2" : ce sigle ne vous dit sans doute pas grand-chose, mais c'est pourtant celui de la nouvelle réglementation européenne de sécurité - pour "General Safety Regulation" - qui s'applique désormais à toutes les voitures neuves vendues à partir du samedi 7 juillet dans l'Union européenne.

Concrètement, l'ensemble des modèles des différents constructeurs doivent désormais être équipés de nombreuses options obligatoires dans le but d'améliorer la sécurité des conducteurs et des passagers.

Parmi ces options, figurent la détection de la somnolence et de l'attention, le freinage d'urgence autonome, la prédisposition antidémarrage éthylométrique, l'alerte concernant la perte d'attention ou de somnolence, le limiteur de vitesse intelligent, la détection d'obstacles en marche arrière, le signal d'arrêt d'urgence ou encore le système de surveillance de la pression des pneus (TPMS).

Un impact de prix surtout pour les véhicules d'entrée de gamme

Difficile de chiffrer le coût précis des nouveaux équipements de sécurité, dont la plupart des modèles moyen et haut de gamme disposaient déjà. D'ailleurs, un simple capteur supplémentaire peut remplir plusieurs fonctions, selon des spécialistes du secteur automobile. Mais cela représente sans doute autour de quelques centaines d'euros les petits modèles d'entrée de gamme.

Mais certains partaient de plus loin, comme Dacia. La marque à bas coût du groupe Renault a d'ailleurs lancé la troisième génération du SUV Duster avant l'application des nouvelles normes, car il aurait été à la fois trop onéreux et compliqué techniquement d'équiper la deuxième génération sortie en 2018. En effet, certains radars nécessitent, par exemple, une électronique embarquée dont elle était dépourvue. Finalement, Renault comme Stellantis, les deux grands groupes français, assurent avoir pu homologuer tous leurs modèles à temps. 

"Des gadgets"

Pour autant, cette nouvelle réglementation qui assure plus de sécurité routière ne fait pas que des heureux. "Le problème, c'est que tous ces outils apportent une probabilité de panne au véhicule", déplore ainsi sur franceinfo Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 millions d'automobilistes. Selon lui, ce sont tous ces outils "qui font que les véhicules modernes, notamment électriques, tombent plus souvent en panne que les véhicules traditionnels".

À cela s'ajoute l'augmentation du coût de ses outils, dont "certains se justifient" tandis que "d'autres sont un peu gadget". "Quand on ajoute de l'électronique, on augmente le coût et la probabilité de panne", résume Pierre Chasseray.

Le délégué général de l’association 40 millions d'automobilistes reconnaît toutefois l'utilité de certains outils électroniques déjà obligatoires comme l'ESP (Electronic Stability Program), permettant de contrôler la trajectoire du véhicule, ou encore l'ABS, système qui empêche les roues de se bloquer en cas de freinage brusque. "Ces mesures ont été globalement positives", admet-il. En revanche, il "ne voit pas l'intérêt" d'installer une "boîte noire" pour enregistrer les données du véhicule : "Cela n'empêche pas l'accident, cela ne l'explique même pas dans son intégralité, cela permet seulement de voir quand quelqu'un freine ou accélère", ajoute Pierre Chasseray.

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