Comparution de Carlos Ghosn : "Ce qu'il dit n'apporte aucun éclaircissement", regrette un délégué CGT de Renault
Fabien Gâche, délégué central CGT chez Renault, réagi mardi sur franceinfo à la première comparution publique à Tokyo de Carlos Ghosn, lors de laquelle ce dernier a nié tout méfait.
Carlos Ghosn, l'ancien président de Nissan, a déclaré mardi 8 janvier avoir été injustement placé en détention et nié tout méfait lors d'une audience devant le tribunal du district de Tokyo. Soupçonné de malversations financières, il a répondu point par point aux accusations du parquet lors de sa première comparution publique. "Ce qu'il dit n'apporte aucun éclaircissement à l'ensemble des accusations dont il est l'objet", a réagi sur franceinfo Fabien Gâche, délégué central CGT chez Renault.
franceinfo : Que pensez-vous des déclarations de Carlos Ghosn ?
Fabien Gâche : Je pense que ce qu'il dit n'apporte aucun éclaircissement à l'ensemble des accusations dont il est l'objet depuis le 19 novembre, notamment sur les villas dont il aurait bénéficié et financées par Nissan via des filiales implantées aux Pays-Bas et qui ne sont pas sans lien avec Renault. Je pense en particulier à RNBV [la holding de droit néerlandais qui coiffe l'alliance entre les deux conxtructeurs]. Il n'y a aucun éclaircissement sur l'emploi [supposé fictif] de sa sœur. Il nous demande de faire confiance à sa bonne foi. Le problème dans cette affaire c'est qu'on ne dispose d'aucun élément aujourd'hui, organisations syndicales ou administrateurs salariés, sur la teneur exacte de ce que l'on reproche.
Que vous a-t-on dit du côté de la direction depuis le début de l'affaire ?
Rien. Absolument rien. D'abord, c'est par la presse qu'on a appris son arrestation. C'est ensuite la CGT qui a alerté, questionné la direction générale sur les tenants et aboutissants, qui à maintes reprises a demandé à Renault quels étaient les éléments à charge ou à décharge, contre ou pour Carlos Ghosn. Nous avons demandé à ce que la direction générale de Renault nous donne des explications sur le vote des deux administrateurs de Renault qui siègent au conseil d'administration de chez Nissan et qui ont voté la destitution de M. Carlos Ghosn.
Croyez-vous à l'hypothèse d'un règlement de comptes de Nissan lancé pour déstabiliser Carlos Ghosn ?
Si c'était le cas, pour quelle raison Renault reste totalement silencieux ? Pour quelle raison n'avons-nous pas connaissance de l'audit interne engagé chez Renault et pour quelle raison n'avons-nous pas d'information sur ce que sait Nissan ?
Carlos Ghosn peut-il rester PDG ?
Sa légitimité est largement mise en cause. Je vois difficilement dans un avenir plus ou moins proche, peu importe l'issue de l'affaire, comment il pourrait rester PDG d'une entreprise comme la nôtre. Ce qui nous importe ce n'est pas de savoir si Carlos Ghosn va rester PDG, c'est le devenir de Renault en France. Il y a urgence à ce que l'on puisse mettre cette question sur la table avec la direction générale de Renault mais aussi avec l'Etat qui est le principal actionnaire.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.