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Exploitation du lithium : "Il ne faut pas passer à côté", estiment les riverains d'une future mine dans l'Allier

L'extraction du minerai à Échassières, dans l'Allier doit débuter à l'horizon 2027 avec, à la clé, quelque 1 000 emplois créés sur le territoire. Les habitants de la commune se disent convaincus du projet, malgré les conséquences environnementales. 

Article rédigé par Christophe Vincent
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le groupe Imerys a annoncé l'ouverture d'une mine de lithium en 2027 à Echassières, dans l'Allier. (CORENTIN GARAULT / MAXPPP)

Des opposants à la mine de lithium ? "Vous n'en trouverez pas !", répondent en cœur les habitués du café. Le projet d'extraction du minerai est globalement bien accueilli à Échassières, commune déjà marquée par une importante histoire minière avec le tungstène, puis le kaolin depuis 1850. "La population est quand même familiarisée avec cette activité et cela ne peut pas en être autrement, estime Danièle Saint-Martin, habitante de toujours, quand on a la chance d'avoir un sous-sol qui présente autant de minerais reconnus et identifiés, une centaine."

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Le groupe Imerys a annoncé à la surprise générale l'ouverture d'une mine de lithium en 2027, dans cette commune située entre Vichy et Montluçon. Le site doit permettre de produire les batteries de 700 000 véhicules par an pour un investissement d'un milliard d'euros, avec la création d'un millier d'emplois sur le territoire.

Un gisement d'un million de tonnes 

"Il arrive un événement exceptionnel, je dis : 'Il ne faut pas passer à côté'," argumente Danièle, avant que son mari, Roger, ne renchérisse : "Il y a trente ans, on parlait déjà du lithium. Je suis très très content que cela arrive. C'est très important."

Avant la fermeture brutale de la mine de tungstène, il y a 60 ans, Échassières comptait 800 habitants, le double d'aujourd'hui. Le lithium pourrait relancer la machine, surtout quand on sait que le site renferme un trésor. "Nous estimons le gisement autour d'un million de tonnes d'oxyde de lithium", a estimé Alessandro Dazza, le directeur général d'Imerys. 

Le groupe compte produire "34 000 tonnes d'hydroxyde de lithium par an à partir de 2028 pour une durée d'au moins 25 ans." Ce qui est conséquent au vue d'une  production mondiale annuelle qui ne dépasse pas les 450 000 tonnes selon Imerys.

Nicolas Perrin produit des noisettes à deux pas de la future mine et ose comparer les deux activités : "On est dans une démarche de local, ce n'est pas le même produit, mais c'est quand même une matière première, une énergie dans lélectrique, une belle base pour tous ces véhicules. Si on peut le produire en France, cela sera toujours une économie locale qui peut récupérer le fruit de tout cela".

Des réserves sur l'impact environnemental

Face à l'argument d'une souveraineté énergétique via le lithium, des inquiétudes persistent sur les conditions d'extraction du minerai. Pour le site d'Échassières, la concentration est de l'ordre de 0,9 à 1% dans le sol. Il faut donc extraire près de 100 tonnes de roche pour ne garder qu'une seule tonne de lithium. "L'appréhension qu'on peut avoir, c'est au niveau de la disponibilité en eau et de la consommation d'eau. On sait que ce sont des processus [d'extraction] qui nécessitent beaucoup d'eau", prévient le maire de la commune, Frédéric d'Allègre. 

"Il faut arrêter avec le mythe de la mine propre ! Tout cela, c'est de la communication et du flan. On ne sait pas extraire de la matière du sous-sol de façon propre."

Antoine Gatet, vice-président de France nature environnement (FNE)

à franceinfo

L'élu promet qu'il restera vigilant sur ces conséquences environnementales. "On les suivra de près là-dessus. On aime notre cadre campagnard et on n'a pas l'intention de doubler la population demain. Donc oui, on tient à garder notre bien-vivre à Échassières. Ce sont des choses qui sont primordiales pour nous."

Le groupe Imerys se veut rassurant et a annoncé que la mine adoptera un standard international en cours d'élaboration, qui vise à réduire les rejets toxiques et à minimiser la consommation d'eau. L'exploitation se fera en souterrain, ce qui limitera les poussières. Le transport des roches se fera par canalisation et voie ferrée pour éviter les camions entre la mine et le site industriel. Quant aux émissions générées par l'exploitation, le groupe les estime à 8 kilos de Co² par tonne de lithium, contre 16 à 20 kilos en Australie et en Chine, selon lui. 

"Une mine, cela implique toujours à côté une grosse usine chimique de transformation, ce qui entraîne une exploitation, et à terme une pollution, de l'eau et des quantités importantes de déchets qu'on ne sait pas gérer", pointe du doigt Antoine Gatet, vice-président de France nature environnement (FNE). 

"Il ne faut pas passer à côté !", l'enthousiasme des habitants sur la mine de lithium dans l'Allier -Reportage de Christophe Vincent

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