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Hausse des ventes de voitures : "La déprime des consommateurs n'est pas de l'ampleur de celle qu'on craignait"

"On risque d'avoir une petite baisse de forme ou une grosse baisse de forme dans les prochains mois", tempère Bernard Julien du cabinet d'étude FERIA, lorsque l'effet d'aubaine des aides publiques sera retombé.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Une concession automobile à Bordeaux (Gironde). (FABIEN COTTEREAU / MAXPPP)

Renault enregistre des pertes record au premier semestre : 7,3 milliards d’euros. L’entreprise subit une forte chute des ventes, conséquence directe de la crise sanitaire. Mais depuis le mois de juin, les consommateurs reviennent et une hausse des ventes de voitures neuves est observée. Une lueur d’espoir selon Bernard Julien, spécialiste du secteur automobile et Fondateur de FERIA, cabinet d’études et de recherches sur l’industrie et les services automobiles : "La déprime des consommateurs n'est pas de l'ampleur de celle qu'on craignait."

franceinfo : Le ministre de l'Économie disait "J'ai confiance dans la capacité de Renault de se redresser. La crise fera des victimes. Ce ne sera ni Renault ni PSA". Est-ce que vous partagez ce même sentiment de confiance?

Bernard Julien : Oui, je partage plutôt ce point de vue. On a effectivement un groupe comme Renault qui est en très grande difficulté, mais ce n'est pas le seul groupe. Renault combine effectivement la crise du Covid avec des difficultés antérieures mais aussi de très grosses difficultés du partenaire Nissan. Il n'en reste pas moins que, comme le ministre le souligne, comme la direction de Renault le souligne, Renault a des fondamentaux qui ne sont pas catastrophiques. Le groupe automobile a l'électrique et une empreinte mondiale qui est assez satisfaisante. Mais Renault a eu des difficultés financières qui sont au-delà sa santé réelle. Évidemment, il va falloir attendre la seconde partie de l'année et surtout l'année 2021 pour voir si ce redressement promis vient ou pas.

Est-ce que la hausse des ventes de voitures neuves, observée en juin, est une lueur d'espoir selon vous ?

Oui, c'est une lueur d'espoir parce que ça veut dire que la déprime des consommateurs n'est pas de l'ampleur de celle qu'on craignait. Il n'en reste pas moins qu'évidemment, on a de très vives inquiétudes quant à la période où les aides de l’État vont s'arrêter. Est-ce que ça va correspondre à un effondrement des ventes, certaines ayant été anticipées à cause de ces primes-là ? Ou bien est ce qu'on va maintenir un cap satisfaisant comme chacun l'espère ?

Pour l'instant, c'est plutôt la France qui a tiré vers le haut les marchés européens sur le dernier mois et probablement sur le mois de juillet dont on attend encore les résultats.

Bernard Julien

à franceinfo

Mais toute l'industrie nourrit de très vives craintes pour l'automne et pour la fin d'année.

Prime à la conversion, aides à l'achat d'un véhicule... Ces aides peuvent doper les ventes de façon artificielle finalement ?

Évidemment, les gens craignant d'être exclus du dispositif se sont précipités en juin et juillet. Une fois que ceci va être passé et qu'il ne restera de prime que sur l'électrique, par exemple, on risque d'avoir une petite baisse de forme ou une grosse baisse de forme dans les prochains mois. Les mois à venir vont être extrêmement importants du point de vue du marché français, mais aussi, du point de vue des marchés européens.

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