"Gilets jaunes" : une radicalisation dans la violence ?
Cynthia Fleury, professeure de philosophie au Conservatoire National des Arts et Métiers, est l'invitée du Soir 3 pour évoquer le mouvement des "gilets jaunes" et sa possible radicalisation.
"C'est une situation exceptionnelle, qui n'est pas franco-française. On est arrivé au bout de ce capitalisme mondialisé, dérégularisé, optimisé fiscalement. Et surtout qui voit s'opposer ceux qui peuvent bénéficier, en gros, faire tourner la concurrence déloyale à leur profit. Et ceux qui sont piégés, qui ne peuvent pas jouer ces nouvelles règles de la mondialisation", analyse Cynthia Fleury sur le plateau du Soir 3 dans la foulée de la journée de violences à Paris samedi 1er décembre, en marge de la mobilisation des "gilets jaunes".
Pas comparable avec Mai 68
Selon elle, "dorénavant, on a une partie de la France, la France silencieuse, la France profonde, qui est prête à aller à la stratégie du chaos pour enfin dire stop à la stratégie d'usure et de mépris qui a été mise en place jusqu'à présent, notamment par le gouvernement". Elle conclut en évoquant un possible parallèle entre les évènements de ces dernières semaines et ceux qui ont secoué la France il y a un peu plus de 50 ans, lors de Mai 68. Pour elle, cette comparaison est quelque peu erronée, puisque Mai 68, "c'est une révolution autour de la liberté, contre l'autorité. Aujourd'hui, c'est une insurrection contre l'inégalité, c'est sensiblement différent."
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