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Taxation des "super-profits" : "C'est absurde", selon Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef

"C'est très gonflé", a réagi Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam. Depuis juillet, la question d'une taxe sur les bénéfices des grandes entreprises émerge dans les rangs de l'Assemblée. 

Article rédigé par franceinfo
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Geoffroy Roux de Bézieux, dans les studios de France Inter, lundi 29 août 2022. (CAPTURE D'ECRAN FRANCE INTER)

"Vous savez qui est le plus grand super profiteur, si j'ose dire, c'est l'État", affirme Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, invité lundi 29 août sur France Inter. Interrogé sur la nécessité ou non de mettre en place une taxe sur les super-profits, il assure que "c'est absurde", car les super-profits des entreprises sont "une bonne nouvelle pour ces entreprises, pour les salariés mais aussi pour les Français, pour l'État et pour la dette".

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"Les recettes fiscales du premier semestre 2022, ont augmenté de 27 milliards d'euros grâce aux super-profits des entreprises", précise Geoffroy Roux de Bézieux. "Quand les entreprises font des super pertes, qu'est-ce qu'on fait ? On leur rend l'argent ?", s'interroge-t-il pour justifier le fait qu'il ne faut pas varier le taux d'impôt sur les profits.

"Ça n'a pas de sens", ajoute le président du Medef."La force de la fiscalité française, depuis sept ans, c'est d'être stable et d'avoir un signal clair d'attractivité, on a aujourd'hui une situation économique en France qui est moins mauvaise qu'ailleurs, n'augmentons pas les impôts", plaide Geoffroy Roux de Bézieux.

Pour Oxfam, "c'est très gonflé"

Interrogée sur franceinfo, Cécile Duflot, la directrice générale d'Oxfam France, s'est dit "très choquée" des propos du président du Medef. "C'est très gonflé", a-t-elle réagi. L'Etat était au rendez-vous pendant la pandémie. On a quasiment nationalisé les salaires avec le chômage partiel pour éviter justement des licenciements, pour soutenir les entreprises qui ont bénéficié de milliards d'euros d'aides publiques."

"Tout le monde va devoir faire des efforts."

Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam France

à franceinfo

"Si on veut que ça marche, on voit bien que ce n'est pas en incitant et en essayant de dire aux entreprises 'ce serait sympa de'. Parce qu'on voit bien la réponse que fait le patron des entreprises, qui est aujourd'hui pleine de mépris et d'injustice à l'égard de tous les contribuables qui ont aidé les entreprises", a ajouté Cécile Duflot.

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