Et maintenant, les suppressions de postes à PSA
Six mille huit cents têtes. La direction de PSA-Peugeot-Citroën aiguise sa guillotine. La marque au chevron tenait ce matin une réunion extraordinaire de son comité de groupe européen. Il en est sorti la confirmation des mesures économiques ébruitées quelques heures plus tôt.
Les mesures de chômage partiel déjà décidées ne suffisent plus. 2.500 postes seront donc supprimés d'ici 2012 dans toute l'Europe. Il s'agira de départs naturels en retraite. La direction promet qu'il n'y aura pas de licenciement sec.
Cette saignée ne touchera que des postes structurels, pas les chaînes de production. Ces dernières feront l'objet d'appels aux départs volontaires. Un millier d'employés ne seront ainsi pas remplacés.
Autres victimes : les sociétés prestataires. PSA prévient qu'elle va rompre de nombreux partenariats et reprendre à son compte une partie de ce travail sous-traité. Deux mille cinq cents postes extérieurs au groupe seront ainsi économisés.
Enfin les syndicats croient savoir que 800 intérimaires seront remerciés. Ceux-là seront tous Français. Faites le calcul. Le régime est drastique.
Eric Besson, le ministre de l'industrie, n'apprécie pas vraiment l'initiative. Il s'est entretenu dans la foulée avec Philippe Varin, président du directoire. La seule assurance obtenue est le maintien en l'état de toutes les usines du groupe en France. Mais pour combien de temps ?
"Ces mesures visent à une simplification des structures du groupe ou à un ajustement de la charge des projets, notamment dans le commerce, le marketing, l'informatique et la recherche et développement ", précise le communiqué déshumanisé publié à la mi-journée.
La direction veut économiser 800 millions d'euros en 2012. "Il est tout à fait probable qu'il y ait des impacts sur les effectifs" , reconnaissait d'abord ce matin Frédéric Saint-Geours, le directeur financier. Puis Philippe Varin précisait (avec un conditionnel poli) que cela "pourrait concerner 10% des effectifs européens" .
Ce naufrage annoncé est d'autant moins acceptable que le chiffre d'affaires du groupe est en progression. Il affiche une hausse de 3,5% au troisième trimestre 2011.
La CGT s'insurge : "La logique voudrait que quand les résultats sont bons, on embauche des gens en CDI, on essaie de se développer" . Elle propose plutôt de "répartir le travail entre tous les salariés" , ce qui serait "techniquement possible" .
PSA est le premier constructeur automobile français, le deuxième en Europe. Mais il souffre d'une chute des commandes européennes. En France, la fin de la prime à la casse explique partiellement le phénomène. Des problèmes d'approvisionnement en vis ont également réduit la capacité de production en septembre. Autant de raisons invoquées aujourd'hui pour justifier ce plan social.
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