Fonderie de Bretagne : si la situation ne se règle pas, "on pourra dire que l'industrie est foutue en France", estime la CFE-CGC

Le syndicat cosigne, avec la CGT, le Medef et des élus bretons, une lettre adressée à Emmanuel Macron pour sauver l'entreprise menacée de fermeture.
Article rédigé par franceinfo
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François Hommeril, président de la CFE-CGC à Paris, en juillet 2023. (BERTRAND GUAY / AFP)

François Hommeril, président de la CFE-CGC, se dit "très inquiet" concernant la Fonderie de Bretagne (FDB), menacée de fermeture. Le syndicat est cosignataire d'une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron pour qu'il intervienne auprès de Renault afin que le constructeur s'engage à maintenir des commandes jusqu'en 2028 pour la FDB.

Aux côtés de la CFE-CGC, on retrouve la CGT, le Medef ou encore une vingtaine d'élus bretons. La Fonderie de Bretagne est une ancienne filiale du groupe Renault qui en est resté le principal client. Le site est menacé de fermeture après l'échec des discussions entre Renault et un potentiel repreneur. De son côté, Renault se défend et renvoie la responsabilité de l'échec des discussions sur le groupe Private Assets.

Pour François Hommeril, ce cas-là "est très emblématique". "Ce qu'on veut dire à travers ce courrier, c'est que si les gens concernés par ce dossier n'arrivent pas, en se concertant, à sauver cette entreprise alors on pourra dire que l'industrie est foutue en France [...] C'est pour ça qu'on a voulu interpeller le président de la République." Le syndicaliste assure que "la désindustrialisation continue sous les coups de boutoir d'une seule chose : la recherche du coût minimum partout et à n'importe quel prix et on en a ici un excellent exemple".

Conditionner les aides

Pour François Hommeril, quand on possède 15% d'une entreprise, "normalement on est un actionnaire qui a les moyens d'agir selon ses intérêts". Il estime donc que "quand la France est actionnaire d'une entreprise, son intérêt n'est pas forcément de maximiser son profit, c'est aussi d'influencer des décisions qui vont dans le sens de servir les intérêts de la France en général".

Pour le syndicaliste, l'État a d'autres moyens pour faire pression et servir les intérêts du pays : "Il faut que les aides que l'État donne aux entreprises soient conditionnées". Selon lui, les aides que Renault a touchées de la part de l'État comme "le prêt garanti par l'État en 2020", ce sont "les Français qui l'ont payé", il est donc "bien normal aujourd'hui qu'on vienne aux résultats et qu'on dise que l'entreprise a bénéficié de la solidarité de l'ensemble du pays et tout ça ne se fait pas sans conditions".

"On attend du président qu'il aligne des actes sur son discours."

François Hommeril, président de la CFE-CGC

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Pour le syndicaliste, "les faits plaident contre Renault". Il estime que l'entreprise "ne souhaite pas garantir le volume de production nécessaire pour que l'investisseur allemand puisse s'engager dans la partie". Il ajoute : "Ils veulent toujours pouvoir gagner un demi-centime, un centime, deux centimes par là et pour cela continuer la délocalisation des productions dans d'autres pays que la France". Un comportement que François Hommeril juge "inadmissible"

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