Emissions de CO2 : la France va demander à l'UE de décaler les sanctions prévues pour les constructeurs automobiles en 2025
"Il faut garder le cap de la décarbonation et l'échéance de 2035 sur la fin du moteur thermique. Mais ne nous tirons pas une balle dans le pied !" Le gouvernement français va demander à Bruxelles de décaler les sanctions visant les constructeurs automobiles européens qui n'ont pas atteint les objectifs sur les émissions de CO2 en 2025, a annoncé Antoine Armand, le ministre de l'Economie, dans une interview aux Echos publiée dimanche 3 novembre.
"Si nous devons infliger des amendes gigantesques aux constructeurs parce qu'ils ne sont pas allés assez vite, la première conséquence sera d'affaiblir l'investissement et surtout de renforcer nos concurrents asiatiques", a-t-il poursuivi. "Les constructeurs fermement engagés dans l'électrification des véhicules ne devraient pas avoir à payer d'amendes en 2025 : je défendrai cette position avec Marc Ferracci [le ministre de l'Industrie] auprès de la Commission et de nos homologues", a-t-il assuré. Antoine Armand participera lundi et mardi à Bruxelles aux réunions de l'Eurogroupe et de l'Ecofin à Bruxelles.
L'UE juge le débat "prématuré"
Parler d'un "changement de position" sur ce sujet est "vraiment prématuré", a réagi un porte-parole de la Commission européenne, expliquant que des mesures sont mises en place depuis 2019 "pour permettre à l'industrie de faire la transition".
Les constructeurs automobiles doivent respecter une moyenne annuelle d'émissions par voiture vendue en Europe. Cette norme, dite CAFE, oblige les constructeurs à vendre progressivement des véhicules de moins en moins polluants. Elle a été globalement respectée jusqu'ici, mais elle doit franchir un nouveau palier à partir de janvier 2025.
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