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Baisse des prix : bonne ou mauvaise nouvelle ?

Les prix à la consommation ont baissé en juillet, de 0,3% par rapport à juin. A première vue, c’est une bonne nouvelle pour les ménages. Mais, pour Cédric Thellier, économiste chez Natixis, la baisse des prix constitue un risque sur le long terme.
Article rédigé par franceinfo
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  (Les prix à la consommation ont baissé en juillet, -0,3% par rapport à juin.  © MaxPPP)

La baisse des prix est-elle une bonne nouvelle ?

 

C’est une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat des ménages. Surtout dans une période où le chômage est élevé et où les salaires s’affaiblissent. Le risque, cependant, est de tomber dans la spirale déflationniste, c’est-à-dire que si les ménages anticipent une baisse des prix, ils peuvent décider d’attendre avant d’acheter, reporter leurs achats. Ce qui affaiblit la demande globale et tire vraiment les prix à la baisse.

 

Le risque de tomber dans la spirale déflationniste s’accentue si dans le même temps les entreprises réagissent à cette moindre demande par un affaiblissement de l’investissement et une baisse de la main d’œuvre qui conduisent à une augmentation du chômage et à une baisse des salaires. Et donc, à nouveau, par un nouvel affaiblissement de la demande des ménages.

 

Ce risque déflationniste pointé du doigt la semaine dernière par François Hollande est-il bien réel selon vous ?

 

Ce risque est bien réel, que ce soit en France ou à l’échelle de la zone euro. Il est réel, mais reste encore relativement contenu. C’est normal que les gouvernements, en particulier en France, s’inquiètent de cette situation. 

En temps normal, les politiques devraient faire face à la baisse de la consommation des ménages et des entreprises en relançant la demande publique par ce que l'on appelle une politique de relance. Mais, aujourd’hui ce n’est pas du tout à l’ordre du jour, ni en France, ni dans la plupart des pays européens. D’où la montée au créneau de François Hollande et Manuel Valls sur le risque déflationniste.

Il y a également un enjeu politique à ces déclarations. C’est également pour pouvoir demander à Bruxelles plus facilement un peu de souplesse sur les objectifs de réduction de déficit public dans cette période de faible croissance et faible inflation. 

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