Une semaine après la perte du AAA français, la catastrophe n'a pas eu lieu
La dégradation de la note de la dette française n'a pas bousculé les marchés. FTVi revient sur cette semaine qui, finalement, s'est mieux passée que prévu.
La France n'a pas sombré une semaine après la dégradation de la note de sa dette par l'agence de notation Standard & Poor's, de "AAA" à "AA+", le 13 janvier. FTVi revient sur cette semaine qui, finalement, s'est mieux passée que prévu.
Lundi 16 janvier, pour la première séance qui suivait la perte du AAA, les marchés étaient de marbre. La Bourse de Paris a même terminé en hausse de 0,89 %. Le calme a été expliqué par la fermeture des marchés américains en raison d'un jour férié ce jour là. La volonté affichée par l'Union européenne pour calmer le jeu dans la crise de la dette a rassuré les investisseurs. De même, l'action de la Banque centrale européenne, qui abreuve en liquidités les banques, a été bien perçue.
Jeudi 19 janvier, le Trésor français a levé haut la main, près de 9,5 milliards d'euros pour financer sa dette à moyen et long terme et s'est même offert le luxe d'emprunter moins cher. Ce test, particulièrement attendu dans les salles de marchés, a été passé avec succès. Comment l'expliquer ? Les investisseurs avaient déjà anticipé la dégradation de la France. Et Standard & poor's, en dégradant la France, a crevé l'abcès. Cette perte du AAA "permet de se débarrasser d'un élément anxiogène", a expliqué Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse. "Avant, le marché vivait dans l'angoisse ; maintenant, il vit dans l'espoir".
Vendredi 20 janvier, le CAC 40 clôture en légère baisse de 0,22 %. Mais sur l'ensemble de la semaine, il a pris 3,91 %. Exemple de cette embellie parisienne, la Société Générale a bondi de 28,5 % en cinq séances grâce, notamment, aux résultats meilleurs que prévu des banques américaines.
La semaine prochaine, cette sérénité pourrait être entretenue en cas d'accord en Grèce avec les banques, et dans la perspective de la réunion de la Fed aux Etats-Unis.
"Accalmie"," euphorie", et "espoir"
Pour Andréa Tuéni, analyste chez Saxo Banque, "on a eu une accalmie voire une euphorie cette semaine. Les marchés sont un peu irrationnels, malgré certaines bonnes nouvelles comme le succès des émissions obligataires".
Pour Jean-Louis Mourier, économiste chez le courtier Aurel BGC, "c'est un ensemble de choses qui fait que le climat s'améliore. Il y a un petit regain d'espoirs sur un apaisement de la crise".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.