Brent: le cours "dopé" par un courtier...
Les transactions anormales d'un courtier en pétrole londonien auraient fait grimper le baril de plus de 2 dollarsLes transactions anormales d'un courtier en pétrole londonien auraient fait grimper le baril de plus de 2 dollars
L'achat massif de contrats sur indice du Brent, mardi 30 juin sur les marchés asiatiques, avait provoqué une flambée des prix qui avaient atteint leur plus haut niveau de l'année sans que les professionnels puissent l'expliquer.
Selon le courtier londonien PVM Oil Futures, un de ses traders est à l'origine d'une transaction "non autorisée".
Transaction qui a entraîné une perte de près de 10 millions de dollars. Par la suite, les cours du baril du brut avaient grimpé jusqu'à 73,50 dollars, un plus haut depuis huit mois. PVM Oil Futures a rappelé que les mouvements de prix inhabituels faisaient "automatiquement" l'objet d'une enquête. Celle-ci est toujours en cours.
L'entreprise de courtage précise que ses traders ne sont pas autorisés à prendre eux-mêmes des positions sur le marché du brut. Elle n'a pas souhaité parler des possibles raisons qui avaient amené le trader fautif à agir. Pour l'instant, ses intentions restent donc mystérieuses.
L'autorité des services financiers britanniques (FSA) s'est refusée à confirmer ou infirmer l'existence d'une enquête. En mai, la FSA avait sanctionné un ancien trader de Morgan Stanley qui avait pris une très importante position non autorisée... après un repas trop arrosé.
Quoiqu'il en soit, pour les experts, cet incident illustre la vulnérabilité du marché pétrolier et pourrait renforcer la pression pour une plus grande régulation.
"Cette transaction illégale de pétrole montre bien combien il est facile d'influencer le marché quand les volumes d'échanges sont faibles", souligne Manor Ladwa, analyste chez ETX Capital. "Les actions de ce courtier 'voyou' montre combien le marché est vulnérable aux manipulations, sans rapport avec l'offre et la demande", renchérit John Hall, le fondateur d'un cabinet spécialisé.
Cette affaire "ne veut pas dire que le marché est mal régulé ou que les régulateurs n'ont pas fait leur travail", puisque cet "acte non autorisé de trading a été corrigé de manière très rapide", nuance toutefois Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix.
Peut-on y voir une similitude avec l'affaire Kerviel, du nom de ce courtier de la Société Générale qui avaient réalisé des trasactions d'un montant considérable, apparemment à l'insu de la banque ? Pour Olivier Jakob, il s'agit "d'une affaire sur un jour, ou même quelques heures", alors que Jérôme Kerviel avait accumulé des positions sur plusieurs mois.
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