Arrêts-maladies des fonctionnaires : le syndicat FO Fonction publique dénonce "une aberration" qui "stigmatise une fois de plus les fonctionnaires"

Le gouvernement souhaite aligner le régime d'absence des fonctionnaires sur celui des employés du privé. Ces mesures sont présentées dans le volet "dépenses" du projet de loi de finances (PLF) 2025.
Article rédigé par franceinfo
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Le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, souhaite lutter contre l'absentéisme des fonctionnaires. Octobre 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"C'est une aberration, ce n'est pas une mesure d'équité, ce n'est pas une mesure de justice sociale", a déclaré lundi 28 octobre sur franceinfo Christian Grolier, le secrétaire général de FO Fonction publique, alors que le gouvernement a annoncé vouloir allonger le temps de carence des arrêts-maladies des fonctionnaires, soit passer d'un à trois jours de carence et limiter leur rémunération à 90% au lieu de 100% actuellement.


"Stigmatiser une fois de plus les fonctionnaires en leur mettant trois jours de carence, c'est une aberration", a dénoncé Christian Grolier, pour qui "on rajoute à la détresse liée à des problèmes de santé une détresse financière et sociale". Le gouvernement souhaite aligner le régime d'absence des fonctionnaires sur celui des employés du privé. Ces mesures sont présentées dans le volet "dépenses" du projet de loi de finances (PLF) 2025 qui commence à être examiné lundi en commission des Finances à l'Assemblée nationale.

Le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, souhaite lutter contre l'absentéisme en "responsabilisant les agents". "Je trouve scandaleux qu'un ministre de la fonction publique puisse se permettre de dire ça", a réagi le secrétaire général de FO Fonction publique. "Nous 'responsabiliser', c'est nous infantiliser et nous faire croire qu'un fonctionnaire quand il est malade, il ne l'est pas".

Ces mesures doivent permettre au gouvernement d'économiser 1 milliard 200 millions d'euros. Les fonctionnaires "contribuent déjà largement à la réduction de la dépense publique parce que malheureusement, on réduit nos salaires et on ne recrute pas", a rappelé Christian Grolier. "On n’acceptera pas ce qu'ils nous proposent", a prévenu le syndicaliste. "On sera prêt à aller jusqu'à la mobilisation et la grève y compris", a-t-il averti, tout en dénonçant "un gouvernement anti-fonctionnaire".

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