Budget 2019 : l'Assemblée limite l'abattement fiscal des journalistes
Pour le calcul de l'impôt sur le revenu, les journalistes bénéficient actuellement d'un abattement forfaitaire sur leur revenu net à déclarer d'un montant de 7 650 euros.
L'Assemblée nationale a adopté mardi 18 décembre, dans le cadre du projet de budget pour 2019, un article introduit par le Sénat limitant le bénéfice de l'allocation pour frais d'emploi des journalistes à ceux dont le revenu mensuel est inférieur à 6 000 euros net. Pour le calcul de l'impôt sur le revenu, les journalistes bénéficient d'un abattement forfaitaire sur leur revenu net à déclarer d'un montant de 7 650 euros.
A l'initiative du sénateur Yvon Collin (Rassemblement démocratique et social européen) et de plusieurs de ses collègues, le Sénat avait adopté en première lecture le 23 novembre, avec un avis de sagesse de la commission des finances et un avis défavorable du gouvernement, un amendement limitant le champ d'application de cet abattement aux journalistes percevant moins de 93 510 euros brut par an.
Cette mesure ne devrait toucher qu'une petite partie des professionnels. Selon l'Observatoire des métiers de la presse, en 2017, le salaire médian des journalistes en CDI est en effet de 3 591 euros brut mensuel, celui des pigistes (payés à la tâche) de 2 000 euros et celui des CDD de 1 954 euros.
"Un privilège fiscal qui n'a plus de sens"
L'Assemblée nationale a approuvé en nouvelle lecture cette disposition de la loi de finances après avoir rejeté deux amendements, déposés par Emmanuelle Ménard (non inscrite) et Sabine Rubin (La France insoumise) qui demandaient la suppression de l'abattement, son fléchage en direction des journalistes les plus précaires ou encore une rénovation des aides à la presse.
"Ce cadeau fiscal crée une inégalité entre les contribuables", a dénoncé Emmanuelle Ménard, pour qui l'existence de cet avantage fiscal "pose le problème de l'indépendance des journalistes vis-à-vis de l'Etat". "Nous souhaitons supprimer ce privilège fiscal des journalistes qui n'a plus de sens aujourd'hui", a ajouté Sabine Rubin. "Mais, soucieux de ne pas précariser ce secteur d'activité, nous proposons une rénovation des aides à la presse, une défense des intérêts des pigistes et une obligation renforcée des entreprises de presse en matière de droit du travail", a-t-elle précisé.
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