Budget 2025 : à l'Assemblée, la gauche échoue à alourdir la "flat tax", la taxation sur les revenus du capital
La gauche a échoué, à l'Assemblée nationale, à alourdir la taxation sur les revenus du capital. Une série d'amendements sur le taux de la "flat tax", proposés par des élus du Nouveau Front populaire dans le cadre de l'examen du projet de budget de l'Etat pour 2025, ont été retoqués dans l'hémicycle, mercredi 23 octobre. Le RN a joint ses voix à celles du bloc central et de la droite pour s'opposer à cette mesure.
La "flat tax", ou prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital, a été instaurée en 2018, après la suppression de l'ISF promise par Emmanuel Macron, avec l'objectif de pousser les contribuables les plus aisés à investir dans l'économie. La gauche a proposé d'en rehausser le taux – actuellement à 30% – pour le porter à 31, 33, 35 ou 40%.
"Aujourd'hui, ce sont les actionnaires qui vivent (...) très bien et très grassement du travail des autres, qui non seulement sont gavés de dividendes, mais en plus sont moins imposés", a argumenté l'ex-insoumis François Ruffin. "Vous détestez le capital", a répondu aux élus de gauche Véronique Louwagie (LR). "A vouloir faire les poches, vous pouvez faire fuir" les contribuables, a-t-elle mis en garde.
Le RN accusé de vouloir "sauver le gouvernement"
La semaine dernière, la commission des Finances avait décidé de relever le taux de la taxe de 30 à 33%, une disposition adoptée grâce à l'abstention bienveillante du RN. La mesure, qui aurait rapporté 1,5 milliard d'euros au budget de l'Etat, émanait alors de l'élu MoDem Jean-Paul Matteï, qui y a depuis renoncé.
Après le retour au texte initial du gouvernement, les députés dans l'hémicycle ont toutefois rejeté toutes les tentatives d'augmenter la taxe, le RN ayant cette fois choisi de s'opposer à tout changement. "Les petits porteurs, les chefs d'entreprise, (...) se sont sentis concernés injustement par cette mesure", a expliqué Jean-Philippe Tanguy.
Pour le LFI David Guiraud, par ce vote, le RN a voulu "sauver le gouvernement Barnier". "Vous le faites parce que vous êtes terrifiés à l'idée d'avoir à vous positionner sur une motion de censure à l'issue d'un 49.3. Vous êtes donc plus intéressés par votre survie politique que par la taxation des plus hauts revenus et par la justice fiscale", a-t-il accusé.
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