Budget 2025 : "Il n'y a pas le début d'une solution sérieuse ou crédible" dans les propos de Michel Barnier au congrès de l'AMF, estime la maire de Nantes

Johanna Rolland indique qu'en "30 ans, la dette de l'État est passée de 34% à 90% du PIB, quand celle des collectivités locales a été stable".
Article rédigé par franceinfo
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Johanna Rolland, maire de Nantes, le 19 septembre 2024. (OLIVIER LANRIVAIN / MAXPPP)

"Si on est sur le registre des mots et de la forme, je suis prête à convenir que le Premier ministre a fait preuve d'une certaine habileté. Mais si on est sur le registre de la vérité, de la réalité, du concret, je suis au très grand regret de considérer qu'il n'y a pas le début d'une solution sérieuse ou crédible", a estimé jeudi 21 novembre sur franceinfo la maire PS de Nantes Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole et présidente de France Urbaine, alors que Michel Barnier s'est exprimé au Congrès de l'Association des maires de France (AMF).

"Il n'est pas normal ni juste de montrer les communes et les collectivités territoriales comme si elles étaient responsables du déficit : ce n'est pas vrai", a affirmé le Premier ministre devant les maires de France, alors que les élus locaux sont vent debout contre le projet de budget accusé de menacer l'investissement et les services publics. Ils dénoncent les coupes budgétaires prévues dans le projet de loi de finances 2025.

Johanna Rolland salue "le fait qu'enfin, on corrige cette fable, ces mensonges qui ont été proférés" sur la gestion des collectivités locales. Elle souligne qu'en "30 ans, la dette de l'État est passée de 34% à 90% du PIB, quand celle des collectivités locales a été stable". Elle souhaite que le Premier ministre "saura aussi se faire entendre de ses ministres". Elle rappelle que Guillaume Kasbarian, le ministre de la Fonction publique, a "salué Elon Musk sur le réseau X, et dit que c'est là-bas qu'il va chercher son inspiration". "Vous comprendrez que les défenseurs du service public ne sont, et c'est un euphémisme, absolument pas rassurés". L'élue socialiste déplore le fait "qu'il n'y ait pas de clarté dans la ligne gouvernementale, que ça navigue à vau-l'eau. Et ce sont les Françaises et les Français qui vont en payer le prix".

"Ils ont cramé la caisse, ils nous demandent de payer l'addition".

Johanna Rolland, maire de Nantes

à franceinfo

Johanna Rolland entend "alerter" les Français sur "le risque de récession" du pays. "En France, l'investissement public passe à 70 % par les collectivités locales. Ça, c'est un chiffre un peu connu", explique la présidente de France Urbaines. "Mais il y en a un qui l'est moins, c'est que les collectivités locales qui sont visées, les 450 qui sont ciblées, j'allais même dire stigmatisées par le gouvernement, elles représentent 70 % des 70 %".

Selon l'élue, "c'est concrètement le moteur du pays, le moteur de la France qui est en train d'être attaqué". Elle alerte sur les conséquences des restrictions demandées. "Derrière, ce sont les services publics du quotidien, ce sont les Atsem qui accueillent vos enfants à l'école, ce sont les équipes d'espaces verts qui aujourd'hui, avec la météo en plus, sont à l'ouvrage partout en France, qui entretiennent vos espaces verts". Elle dénonce encore les atteintes sur "les personnels" des crèches ou encore "les policiers municipaux qui contribuent à la sécurité du quotidien". "Aujourd'hui, il y a une mini, mini, mini ristourne proposée par le Premier ministre. Clairement, ce n'est pas sérieux"

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