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Huit éminents scientifiques s'inquiètent des coupes budgétaires dans la recherche

Sept prix Nobel et une médaille Fields signent une tribune dans "Le Monde" pour dénoncer un projet de décret annulant 256 millions d'euros de crédits. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Un chercheur regarde au microscope dans un laboratoire de microbiologie.  (WLADIMIR BULGAR / SCIENCE PHOTO LI / WBU / AFP)

Ils dénoncent "un suicide scientifique et industriel". Sept prix Nobel français et un lauréat de la médaille Fields déplorent, lundi 23 mai, la décision du gouvernement de procéder à d'importantes annulations de crédits pour la recherche, dans une tribune publiée dans Le Monde.

Françoise Barré-Sinoussi (prix Nobel de médecine), Claude Cohen-Tannoudji (physique), Albert Fert (physique), Serge Haroche (physique), Jules Hoffmann (médecine), Jean-Marie Lehn (chimie), Jean Jouzel (climatologue, vice-président du Giec au moment où celui-ci a reçu le Nobel de la Paix) et Cédric Villani (médaille Fields, la récompense la plus prestigieuse en mathématiques) réagissent à un projet de décret annulant notamment 134 millions d'euros de subventions allouées aux organismes de recherche.

"Un coup de massue" qui confirme des craintes

"Nous avons appris le même jour que les dépenses de recherche et développement de l'Etat fédéral allemand ont augmenté de 75% en dix ans et que le gouvernement français annulait 256 millions d'euros de crédits 2016 de la Mission interministérielle recherche et enseignement supérieur (Mires)", écrivent les huit scientifiques dans Le Monde. Soit "un quart des économies nécessaires pour financer les dépenses nouvelles annoncées depuis le mois de janvier" par l'exécutif.

Ce "coup de massue" vient "confirmer les craintes régulièrement exprimées" : "La recherche scientifique française, dont le gouvernement ne cesse par ailleurs de louer la grande qualité (...), est menacée de décrochage vis-à-vis de ses principaux concurrents dans l'espace mondialisé et hautement compétitif de la recherche scientifique", argumentent-ils. "Ce coup d'arrêt laissera des traces et pour de longues années", considèrent encore ces huit personnalités, qui espèrent que le gouvernement entendra "cet appel"

Najat Vallaud-Belkacem tente d'apaiser le climat

Dans un communiqué, Najat Vallaud-Belkacem et Thierry Mandon ont tenu "à répondre à cette inquiétude", "en réaffirmant l'engagement de sanctuarisation des moyens de la recherche qui prévaut depuis le début du quinquennat" de François Hollande. 

"Les dépenses des organismes de recherche et de leurs laboratoires ainsi que les conditions dans lesquelles les chercheurs exercent leur activité seront intégralement préservées", affirment la ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et son secrétaire d'Etat. "Aucun programme de recherche ne sera altéré par ce dispositif de régulation budgétaire en cours d'année", promettent-ils.

De son côté, le syndicat national de l'enseignement supérieur Snesup-FSU a dénoncé "le manque de soutien à la recherche, dont le budget continue d'être une variable d'ajustement pour les dépenses supplémentaires décidées par le gouvernement".

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