Jean-Pierre Chevènement : "Nous sommes face à l'euro comme face à l'épave du Costa Concordia"
Lundi 16 janvier, Jean-Pierre Chevènement était l'invité des 4 Vérités sur France 2. Il appelle à un changement des règles sur la monnaie unique et assure, plutôt mollement, qu'il ira jusqu'au bout de sa candidature à la présidentielle.
Les partisans de Jean-Pierre Chevènement n'ont peut-être pas été rassurés sur la détermination de leur candidat à aller jusqu'au bout.
"Candidature pédagogique"
Interrogé sur France 2, sur sa faible existence dans les sondages (entre 0 et 1%) et sur sa volonté de se maintenir dans la course à la présidentielle, M. Chevènement concède que "ça peut s'améliorer".
"Le rôle que je me suis donné c'est d'agir à la marge. Mon objectif est pédagogique. Je le fais,en étant candidat, en espérant faire bouger les lignes", déclare t-il. Mais il reconnaît qu'il n'atteindra pas le million et demi de voix obtenues en 2002.
"Quelques centaines de milliers" espère t-il. M Chevènement donne donc un nouveau synonyme à candidature de témoignage.
Il se félicite que François Hollande ait pris de la distance "par rapport au désastreux accord Verts/PS", jugeant donc que les lignes ont bougé.
Est-ce suffisant pour se rallier au candidat socialiste, comme le pressent certains membres de son parti, le Mouvement républicain et citoyen (MRC) ?
De la monnaie unique à la monnaie commune
"La grande question c'est l'Europe. Ne faut-il pas changer les règles de la monnaie unique ?", s'interroge le candidat souverainiste qui a pris ses distances avec le PS au moment du référendum sur le traité de Maastricht qui instituait l'euro.
Et la dégradation du AAA, vient au secours de l'argumentaire de M. Chevènement. "Ce n'est pas une bonne nouvelle. C'est la fable de l'arroseur arrosé pour Nicolas Sarkozy", explique le sénateur.
"Mais je ne veux pas casser le thermomètre. Les agences de notation ne disent pas que des bêtises". Pour M. Chevènement, les politiques budgétaires ne sont pas les seules responsables de la dégradation. Il met en cause la surrévaluation de l'Euro.
"Nous sommes face à la monnaie unique comme face à l'épave échouée du Costa Concordia", déclare t-il, ajoutant "qu'il faut anticiper sur les difficultés à venir et préparer la mutation de la monnaie unique en monnaie commune".
C'est cette solution qu'il défendra lors d'un colloque cet après-midi et au cours de sa campagne. Mais, il est difficile pour M. Chevènement d'en faire une condition obligatoire de son ralliement au candidat Hollande.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.