Manifestations des retraités : "Nous taxer de cette façon, c'est vouloir nous rayer de la carte de la société française"
Nelly Di Giovanni, présidente de la section de Colombes (Hauts-de-Seine) de la fédération “Ensemble et Solidaires”-UNRPA, a exprimé son exaspération, jeudi sur franceinfo, alors que les retraités descendaient dans la rue.
"Trop c'est trop", a expliqué, jeudi 28 septembre sur franceinfo, Nelly Di Giovanni. La présidente de la section de Colombes (Hauts-de-Seine) de la fédération “Ensemble et Solidaires”-UNRPA (Union nationale des retraités et des personnes âgées) a affiché son ras-le-bol, alors que les retraités manifestaient, jeudi, à l'appel de plusieurs syndicats. Contre la hausse de la CSG, qui devrait toucher plus de 60% des retraités percevant plus de 1 200 euros de pension par mois.
franceinfo : Avez-vous l'impression que les retraités sont pressurés par ce gouvernement qui compte augmenter la CSG ?
Nelly Di Giovanni : Par ce gouvernement en ce qui concerne la CSG, oui. Mais les gouvernements précédents ne nous ont pas oubliés en nous taxant, en nous supprimant la demi-part et en imposant les prestations familiales des familles qui avaient trois enfants. Donc, trop c'est trop. Et là, une augmentation de 25% de la CSG, c'est énorme. Nous dire que nous sommes des nantis, je trouve que c'est un petit peu exagéré et le mot est faible. Nous avons bien entendu quelques retraités qui sont à l'aise parce qu'ils ont eu des professions qui leur ont permis d'acquérir une retraite confortable. Mais ce n'est pas le cas des 16 millions de retraités, aujourd'hui. Je pense que nos gouvernements successifs, ainsi qu'actuellement monsieur Macron, en nous taxant de cette façon, c'est vraiment vouloir nous rayer de la carte de la société française.
Quelle est la situation des retraités aujourd'hui ?
Les femmes sont énormément maltraitées parce qu'elles n'ont pas eu des carrières longues. Elles sont souvent "à trou", ces carrières. Cela fait qu'elles ont de toutes petites retraites. Elles sont souvent les aidants de leurs parents ou beaux-parents ou quelques fois des deux. Nous ne sommes ni des nantis, ni des égoïstes, nous partageons non seulement avec nos familles, nos parents qui se trouvent dans des conditions très difficiles ou en maison de retraite. Il faut que nous les aidions aussi car quelques fois ils n'ont pas des retraites confortables.
Que pensez-vous de ces 478 000 retraités qui sont obligés de travailler pour subvenir à leurs besoins ?
Ce sont donc des places en moins pour les jeunes qui sont sur le marché du travail. On marche vraiment sur la tête. C'est vraiment triste. On a parmi nos adhérents des différentes associations, des personnes qui sont largement en-dessous du seuil de pauvreté. C'est inacceptable, dans une société qui se respecte, qu'on ne prenne pas en compte ces personnes qui ont donné leur vie au travail et qui ont fait la France d'aujourd'hui. On les méprise, on les traite d'égoïstes.
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