Carte d'identification pour les employés du BTP : " Il y avait urgence" selon le président de la Fédération française du bâtiment
Le gouvernement lance, mercredi, une carte d'identification destinée aux travailleurs du bâtiment. Elle permettra de savoir si la personne est bien en règle et apte à travailler. Pour le président de la Fédération française du bâtiment, Jacques Chanut, invité de franceinfo, il y avait "urgence".
Le gouvernement lance, mercredi 4 janvier, une nouvelle carte d'identification destinée aux employés du BTP. Le dispositif, inscrit dans la loi Macron, prévoit d'attribuer à chaque salarié une carte obligatoire. L'objectif affiché est de lutter contre le travail illégal. Pour Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment, a estimé mercredi sur franceinfo qu'il y avait "urgence" à agir.
franceinfo : Qu'attendez-vous de cette carte ?
Jacques Chanut : Elle va permettre de savoir qui est qui dans un chantier du bâtiment en France. Quel que soit votre statut en tant que compagnon, employé, en CDI, en CDD, en intérim, en détachement, vous aurez à présenter une carte d'identité professionnelle qui s'apparente à un permis de conduire. Dans cette carte, il y a une puce qui permet de savoir si vous êtes déclaré à partir d'une base de données nationale en instantané.
Qui a accès à ces données ?
Les inspecteurs du travail et tous les services de contrôle. Mais aussi les maîtres d'ouvrage qui pourront, simplement avec une petite application gratuite à télécharger à partir d'un smartphone, avoir une lumière verte ou rouge. Le vert signifie que tout est déclaré et que le travailleur est en règle au niveau administratif, en rouge il ne l'est pas.
Est-ce que cette carte va permettre de lutter efficacement contre le travail au noir ?
Cette carte d'identification professionnelle, c'est un papier vous autorisant à travailler, mais ce n'est pas une autorisation à continuer de frauder, par exemple à travailler 70 heures en étant payé 35. Les contrôles vont continuer quand même pour être sûr que les règles sociales élémentaires sont respectées, que les conditions de rémunérations sont bien les mêmes que celles en France, que le temps horaire du travail est respecté ainsi que les conditions de santé et de sécurité.
Est-ce le travail détaché non-déclaré qui est visé ?
Il y avait urgence parce qu'il y a un sentiment d'impunité qui en train de s'installer. Même une habitude de certains clients, maitres d'ouvrage, de ne pas être choqué qu'un ouvrier puisse être payé 50 euros par jour parce qu'il vient de Roumanie ou d'Espagne.
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