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Comment l'ex-PDG d'Alcatel Michel Combes va (quand même) gagner beaucoup d'argent

Face au tollé, Alcatel-Lucent a diminué de 40% les primes versées à son ex-dirigeant. Mais au final, Michel Combes va tout de même toucher un pactole de plusieurs millions d'euros.

Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Michel Combes à l'Assemblée générale d'Alcatel-Lucent, le 26 mai 2015, à Paris. (THOMAS SAMSON / AFP)

Un cadeau de départ trop choquant ou trop visible ? Alcatel a diminué de 42% les primes de départ versées à son ex-directeur général, Michel Combes. Le nouveau président de SFR-Numericable ne touchera "que" 8 millions d'euros maximum sur trois ans au lieu de 14, après les protestations conjointes des syndicats, du Medef et du gouvernement.

Joli pactole néanmoins pour un dirigeant qui n'a passé que deux ans à la tête de l'entreprise, et dont la gestion a été marquée par plus de 10 000 suppressions d'emplois et la vente d'Alcatel à Nokia. Une fois sa mission accomplie, Michel Combes a rejoint, comme annoncé par Challenges début juin, le groupe Altice de Patrick Drahi. Etat des lieux de ses cadeaux d'arrivée et de départ.

Cadeau de départ d'Alcatel : 8 millions d'euros de primes de départ

Malgré le tollé suscité – même le Medef avait jugé la somme "choquante",  l'ex-directeur général d'Alcatel devrait néanmoins percevoir jusqu'à 7,9 millions d'euros de primes de départ. Cette somme comprend 4,8 millions d'euros correspondant à sa "rémunération variable pluriannuelle". Encore faut-il que "l'opération de rapprochement avec Nokia" soit une "réussite", a précisé l'équipementier en télécoms dans un communiqué. 

Michel Combes recevra également 3,1 millions d'euros au titre de sa clause de non concurrence. Un montant revu à la baisse, "dans la moyenne de ce qui se pratique en France", précise le groupe. Cette clause avait fait couler beaucoup d'encre : le cabinet Proxinvest a jugé qu'elle était entachée d'irrégularités et le magazine Challenges a estimé qu'elle était étonnante. La clause de non-concurrence a en effet été attribuée, fin juillet, au DG d'Alcatel-Lucent par un comité, sachant que Michel Combes rejoignait SFR-Numericâble. Une décision surprenante puisqu'Alcatel et SFR ne sont concurrents sur aucun segment, selon Challenges.

Bienvenue chez Altice : 100 millions d'euros de stock-options ?

Selon L'Obsla prime de départ du dirigeant d'Alcatel-Lucent n'est rien comparée à "son cadeau de bienvenue". Devenu, mardi 2 septembre, président de Numericable-SFR, Michel Combes est désormais le directeur des opérations mondiales du groupe Altice, la maison-mère de l'opérateur.

"La politique d'Altice est de distribuer des plans importants de 'stock-options' à ses dirigeants, écrit L'Obs. Combien exactement ? Le chiffre de 100 millions d'euros circule, mais Altice a refusé de le confirmer à L'Obs, en se réfugiant derrière la législation néerlandaise : le groupe est coté à Amsterdam."

En revanche, Michel Combes ne touchera pas tout de suite de droits d'auteur sur Les bons outils font les bonnes politiques. Dans cet ouvrage, il dispensait ses conseils aux politiques pour remédier à "la défiance et au mécontentement" des électeurs. Prévue pour la mi-octobre, la parution du livre a été repoussée à plus tard, a annoncé à francetv info la maison d'édition Les Belles Lettres, co-éditeur avec Fayard. Le temps, sans doute, que se calme la tempête médiatique.

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