Commerce : enquête sur les "faux" savons de Marseille qui inondent le marché
La plupart des savons de Marseille achetés par les touristes sont des faux. La concurrence est rude pour les fabricants, qui réclament, en vain, une appellation d'origine protégée. Reconnaître les caractéristiques du pur savon de Marseille se révèle toutefois très compliqué.
À Marseille (Bouches-du-Rhône), le savon traditionnel se vend sous toutes les formes. Près du Vieux-Port, les habitants savent comment ne pas se tromper. "Il est vert, le vrai savon de Marseille", confie l'un d'eux. La recette traditionnelle est composée à 72 % d'huile végétale, sans aucun colorant, parfum, ni conservateur. Dans l'une des dernières savonneries traditionnelles de la ville, Franck Chauvet, maître savonnier, respecte scrupuleusement la recette. Pour tester le résultat, il utilise sa langue, "pour savoir s'il y a trop de soude, ou trop de sel, et ajuster en fonction".
90 % des savons de Marseille viennent de l'étranger
Chaque année, 1 000 tonnes de savon de Marseille ressortent de l'usine. Ce savoir-faire ancestral, le patron, Guillaume Fiévet, président directeur général de La Savonnerie du Midi, veut le faire reconnaitre dans une indication protégée, aux critères précis. "Le lieu géographique, donc Marseille et sa région, la saponification, c'est-à-dire la fabrication au chaudron pendant sept à dix jours et les ingrédients, les huiles végétales 100 % naturelles, pas d'ajout de parfum, pas de colorant", détaille-t-il. Aujourd'hui, la dénomination "savon de Marseille" n'est pas protégée et peut être apposée sur n'importe quel type de savon. Sur le marché, 90 % des savons de Marseille proviennent de l'étranger. Plusieurs contiennent des composants allergènes, comme le limonène, le néral ou le géranial.
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