Argent public : l'État a-t-il bradé l'aéroport de Toulouse ?
Un collectif à l'origine d'une pétition dénonce la vente de l'aéroport de Toulouse-Blagnac. L'État aurait été trop généreux.
En juillet 2015, l'arrivée d'actionnaires chinois à l'aéroport de Toulouse-Blagnac (Haute-Garonne) a été célébrée en grande pompe. Emmanuel Macron vient, à l'époque, de boucler la première privatisation d'un aéroport français. C'est un consortium chinois qui a offert le meilleur prix et s'est engagé à réaliser 850 millions d'euros d'investissements en trente ans. Mais moins de quatre ans plus tard, l'actionnaire chinois veut déjà quitter l'aéroport de Toulouse. À l'intérieur de l'aéroport, les comptoirs d'enregistrement ont été rénovés avec des contrôles de sécurité plus rapides et des espaces commerciaux flambants neufs. Pour le directeur de l'aéroport, Charles Champion, les acquéreurs ont donc tenu leurs promesses d'investissements.
De 308 à 500 millions d'euros
Mais la Cour des comptes, dans un rapport rendu cet automne, pointe un "manque d'expérience en matière de gestion aéroportuaire", un "manque de transparence financière" et des "liens avec la puissance publique chinoise". Ces critiques ont été reprises par les collectivités locales toulousaines, restées actionnaires minoritaires. Elles dénoncent aussi les 40 millions d'euros reversés sous forme de dividendes, dont la moitié, destinée au consortium chinois. De plus, l'actionnaire pourrait toucher le jackpot en revendant plus tôt que prévu. Les parts achetées 308 millions d'euros avoisineraient les 500 millions d'euros aujourd'hui, selon les informations de France 3. Le groupe français Vinci confirme s'être positionné pour racheter les parts, mais des voix s'élèvent pour abandonner la privatisation.
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