Menaces chinoises sur le Cognac : "On n’a rien à faire dans ce combat entre la Chine et l'Europe", dénonce Matthieu Augier, administrateur de l'Union générale des viticulteurs pour l'AOC Cognac

Les viticulteurs et producteurs français dénoncent la menace d'une taxe chinoise sur le cognac.
Article rédigé par franceinfo
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Image d'illustration d'un cognac à Bassac en Charente (PHILIPPE ROY / PHILIPPE ROY)

Plusieurs centaines de viticulteurs et de producteurs de Cognac se sont réunis dans cette ville de Charente, mardi 17 septembre, pour protester contre la menace d'une taxe chinoise sur l'eau-de-vie française. "On n’a rien à faire dans ce combat entre la Chine et l'Europe" dénonce sur franceinfo Matthieu Augier, viticulteur installé à Mainxe-Gondeville (Charente) et administrateur de l'Union générale des viticulteurs pour l'AOC Cognac (UGVC).

La Chine menace de surtaxer le spiritueux à plus de 35%, car elle accuse plusieurs filières européennes, dont la France, de casser les prix au détriment des producteurs chinois. "On rejette [cette accusation]", explique Matthieu Augier, qui estime les producteurs de cognac "pris en étau entre l'Europe et la Chine sur le sujet des véhicules électriques chinois car l'Europe a décidé de taxer à hauteur de 35 % ces véhicules."

Une taxation serait "une catastrophe pour nos exploitations"

Or, la Chine est le deuxième marché pour le cognac. Il représente près de 25 % du chiffre d'affaires des producteurs. Le secteur est déjà en difficulté, avec des ventes en baisse en Europe, aux Etats-Unis, mais aussi en Chine depuis deux ans. Une taxation à 35 % sur le marché chinois serait "une catastrophe pour nos exploitations", explique Matthieu Augier, alors que "la Chine aime le cognac et le cognac aime la Chine".

Lui-même indique qu'il a stoppé des projets de bâtiments sur son domaine. Il ne remplacera pas l'an prochain l'un de ses salariés lors de son départ en retraite. Il craint également des fermetures d'exploitations alors que des jeunes exploitants se sont lourdement endettés pour lancer leur activité.

Face à la situation, l'UGVC en appelle au Premier ministre Michel Barnier. L'ancien commissaire européen et ancien ministre de l'Agriculture doit plaider pour "que cette taxe n'entre pas [en vigueur] ou soit limitée fortement", dit Matthieu Augier.

Une réunion sur la taxation des voitures électriques chinoises a lieu jeudi entre la Commission européenne et la Chine. Bruxelles rendra une décision sur le sujet le 25 septembre. 70 000 personnes travaillent dans l'économie du cognac en Charente et en Charente-Maritime.

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