"Conseil de l'attractivité" : Hollande dévoile son plan pour séduire les investisseurs étrangers
Le président de la République entend convoquer tous les six mois cette réunion de chefs d'entreprises mondiales pour aiguiller la France dans ses réformes et les juger.
Après une réunion avec une trentaine de grands patrons de groupes internationaux à l'Elysée, lundi 17 février, François Hollande a détaillé une liste de mesures visant à favoriser l'attractivité de la France.
Les dirigeants de poids lourds de l'industrie mondiale (Volvo, Bosch, Siemens, Samsung, Intel, Nestlé ou General Electric) mais aussi des responsables de fonds d'investissement du Koweït, du Qatar ou de Chine, ainsi que des entreprises de pays émergents étaient reçus par le président. La veille, Jean-Marc Ayrault avait reçu à Matignon les patrons de 26 groupes internationaux.
A l'issue de cette réunion, François Hollande a annoncé la pérennité de ce dispositif : "Tous les six mois, je réunirai ce conseil de l'attractivité pour que vous puissiez juger de nos réformes", a-t-il promis à l'adresse de ses hôtes.
L'objectif : attirer les investissements étrangers
François Hollande l'a martelé, la France n'a "pas peur" des investissements étrangers et n'entend pas "se protéger". "Nous n'avons pas une conception étriquée de notre intérêt national, a insisté le chef de l'Etat. Nous considérons même que la mobilité des investissements (français à l'étranger, étrangers en France) fait partie de la réussite d'un pays."
Quelque 20 000 entreprises étrangères et leurs filiales sont installées en France où elles emploient environ deux millions de salariés. Cependant, les investissements directs étrangers (IDE) vers la France se sont effondrés en 2013, chutant de 77% par rapport à 2012, selon l'enquête de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), publiée le 29 janvier.
"Le premier défi, a prévenu le président, est de faire venir davantage d'investissements des pays émergents." En France, ces derniers ne représenteront "que 10% des décisions d'investissements" étrangers cette année. "C'est trop peu", a insisté le chef de l'Etat, concluant son discours comme il l'avait commencé : "la France n'a peur de rien" et "n'a pas peur de s'ouvrir au monde".
Les mesures : des démarches moins lourdes...
Parmi les mesures annoncées : la fusion de l'Agence française pour les investissements internationaux (AFII) et d'UbiFrance, l'Agence française pour le développement international des entreprises. "Cet outil de promotion de la France regroupera donc 1 500 personnes avec un budget de 200 millions d'euros et un réseau de 65 pays où nous sommes représentés." "Un quart des chefs d'entreprise participant au conseil d'administration seront des dirigeants des filiales étrangères implantées en France", a précisé le chef de l'Etat.
François Hollande a par ailleurs annoncé la simplification, en 2015, du régime de TVA applicable aux entreprises importatrices, et la dématérialisation "avant la fin de l'année" de "toutes les procédures en douane à l'import et à l'export".
... et l'installation en France simplifiée
François Hollande a également annoncé la création d'un interlocuteur unique et d'une aide de 25 000 euros pour l'implantation en France des start-up étrangères. Par ailleurs, les filiales d'entreprises étrangères qui s'installent en France "pourront à l'avenir bénéficier de l'intervention de la Banque publique d'investissement".
Le président a également confirmé la création, déjà évoquée la semaine précédente au cours de sa visite aux Etats-Unis, d'un "passeport talent" : cet outil "offrira une durée de séjour en France de quatre ans pour les jeunes diplômés qualifiés, les créateurs, les investisseurs, les mandataires sociaux, les travailleurs hautement qualifiés, toutes ces personnes dont nous avons besoin en France et qui ne doivent pas se trouver entravées par je ne sais quelle procédure", a-t-il détaillé.
"De la même manière, les entrepreneurs ou les chargés d'affaires qui se rendent régulièrement dans notre pays pour des échanges économiques auront désormais des visas longue durée, c'est-à-dire cinq ans" avec délai d'obtention réduit à 48 heures, a poursuivi le président. Enfin, il entend également "faciliter toutes les démarches" pour rendre plus aisée la venue des touristes étrangers en France, notamment ceux en provenance de pays émergents.
"J'ai également voulu que les étudiants et les chercheurs étrangers puissent être accueillis plus facilement en France. Ils bénéficieront d'une carte de séjour dont la durée correspondra exactement à la durée de leurs études ou de leurs recherches", a-t-il ajouté.
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