"À quoi servirait de voter, on n’a jamais vu quelqu’un nous défendre à Paris" : la législative à Mayotte marquée par l’abstention
Les électeurs ont défilé au compte-goutte dans les 73 bureaux de la première circonscription concernés par l’élection législative partielle à Mayotte. Le deuxième tour, dimanche prochain, s’annoncent serré.
Du premier tour de l’élection législative partielle de Mayotte, qui a donné l'avantage à la députée sortante Ramlati Ali, sans étiquette, avec 36,15% des voix, devant le candidat LR Elad Chakrina (32,59%), on retiendra la participation particulièrement faible, avec plus de 69% d’abstention. Et aussi quelques incidents, comme ces urnes subtilisées pendant quelques heures, sans qu’elles soient violées, précisent les autorités.
Les calculs politiques très éloignés des préoccupations des manifestants
"Cela n’est pas parfait. Malgré tout cela, ceux qui se sont déplacés ont choisi le chemin de la démocratie et il faut s’en féliciter", explique Elad Chakrina, candidat LR, après une longue journée passée à son QG de campagne en face de la mosquée de Kaweni. L’avocat de 37 ans s’apprête, dit-il, à repartir au combat comme en juin dernier face à la députée sortante Ramlati Ali. La candidate sans étiquette non investie par la République en Marche n’a pas donné suite aux sollicitations de franceinfo.
Le candidat Les Républicains, lui, compte sur le report des voix en sa faveur des candidats divers gauches et divers droite arrivés en troisième et quatrième place... Ces calculs politiques semblent bien loin des préoccupations des manifestants. Tant dans le Nord qu’au barrage de Tsararano, où certains habitants maintiennent que cette élection ne sert à rien. "Quand vous voyez la situation à Mayotte, à quoi servirait de voter pour un élu", s’interroge l’un d’eux.
On n’a jamais vu quelqu’un nous défendre à Paris. Ce n’est pas aujourd’hui que cela va se faire.
un habitant, au barrage de Tsararanofranceinfo
Celui qui se fait appeler Revo comme "révolutionnaire" confirme, vocabulaire guerrier à la clé, que la détermination des grévistes est sans faille. "On veut durcir le mouvement. C’est comme sur un champ de bataille : nous sommes en train d’évoluer vers la capitale. Nous voulons leur montrer que nous avons la capacité de perturber et passer à l’acte." Des barrages qui rendent les conditions de circulation très difficiles. Cela se mesure par exemple au niveau des poubelles qui s’entassent dans les rues par 30 degrés. Sur l’île, plusieurs milliers de tonnes de déchets attendent d’être ramassés par des camions qui ne peuvent plus passer depuis le 28 février.
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