Crise à Mayotte : le député LREM Saïd Amahada "plutôt opposé" à l'idée d'une maternité extraterritoriale sur l'île
Saïd Amahada, député LREM des Bouches-du-Rhône originaire des Comores, a expliqué, mercredi sur franceinfo, qu'il fallait désormais "travailler sur un plan de développement économique et social" après l'accord trouvé pour sortir de la crise à Mayotte.
La situation semble se débloquer à Mayotte. "Il y avait une situation d'urgence qu'il fallait régler", a expliqué Saïd Amahada, mercredi 14 mars sur franceinfo, après l'accord trouvé avec la ministre des Outre-mer Annick Girardin. Pour autant, si le député LREM des Bouches-du-Rhône originaire des Comores se dit "ravi" de cette évolution, il reste "plutôt opposé" sur le fait que la maternité de Mayotte devienne extraterritoriale. Cette idée est étudiée par le gouvernement afin de dissuader les Comoriens de venir accoucher sur l'île pour que leurs enfants obtiennent la nationalité française.
franceinfo : Êtes-vous optimiste après l'accord conclu avec le gouvernement ?
Saïd Amahada : Je suis plutôt ravi. Je félicite toutes les parties d'avoir su sortir par le haut de ce conflit. Il y avait une situation d'urgence qu'il fallait régler, celle de la délinquance galopante sur l'île de Mayotte. Je pense que la réponse a été à la hauteur des attentes des Mahorais. C'est un premier point. Ensuite, il faut travailler sur un plan de développement économique et social. D'ici un mois, je ne doute pas qu'on aura une réponse satisfaisante à apporter aux Mahorais.
Que pensez-vous de l'idée de doter la maternité de Mayotte d'un statut à part, pour qu'elle devienne "extraterritoriale" comme l'évoque le gouvernement pour éviter que les enfants qui naissent deviennent automatiquement Français ?
A priori je vois mal comment cette proposition peut aboutir, d'abord sur le plan juridique – je pense qu'il y a un petit souci avec la Constitution - et sur le plan pragmatique. Si les mères viennent accoucher à Mayotte pour qu'à terme leur enfant devienne français [au bout de 5 ans, en vertu du droit du sol]. Si elles ne le font pas à l'hôpital, elles le feront ailleurs. Donc j'y suis plutôt opposé à ce jour.
Le gouvernement a-t-il tardé à réagir en venant sur l'île après trois semaines de contestation ?
Ce n'est pas la première manifestation qu'on a à Mayotte. C'était très difficile de pouvoir prévoir comment ça allait évoluer. Ensuite la ministre a géré énormément d'autres dossiers notamment la reconstruction de Saint-Martin, ce qui explique qu'elle n'ait pas pu s'y rendre plus tôt. Elle l'a expliqué aux Mahorais. Et si la situation s'est débloquée, c'est parce qu'elle a été franche dans la façon dont elle a géré son portefeuille et ce dossier mahorais.
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