Fin du droit du sol à Mayotte : un droit "détricoté" qui "met en danger un principe" fondamental, pour l'insoumis Éric Coquerel
Pour Éric Coquerel, "commencer à faire une dérogation pour une des parties du territoire" n'est pas la solution parce qu'"après on pourrait les multiplier". Le député LFI de Seine-Saint-Denis a réagi dimanche 11 février sur franceinfo pour réagir aux annonces de Gérald Darmanin faites le matin à Mayotte. Le ministre de l'Intérieur a notamment annoncé la fin du droit du sol sur l'île. Une annonce qui, selon Éric Coquerel, "met en danger un principe" auquel il "tient considérablement" mais qui réjouit le député LR de l'île, Mansour Kamardine, "une mesure nécessaire à la survie de Mayotte", a-t-il déclaré sur franceinfo dimanche.
Le député insoumis tient tout de même à souligner qu'il ne s'agit pas d'une décision "mais d'une annonce". Il rappelle qu'il faut d'abord "un changement de la Constitution" et "on n'en n'est pas là". "Le temps que ça se fasse, poursuit l'élu, ça ne va pas régler les problèmes immédiats des Mahorais". Selon lui, cette réponse du ministre de l'Intérieur n'est pas la bonne : "La mesure particulière ne peut pas être de faire comme si on n'était pas dans l'océan Indien avec tous les avantages que la France en retire et finalement s'extraire des problématiques de la région". Selon lui, Gérald Darmanin ferait mieux d'annoncer "un plan massif d'investissements de l'État à Mayotte pour aider nos concitoyens".
Contre une conception ethnique de la Nation
Éric Coquerel s'oppose donc à cette annonce pour deux raisons : "La France ce n'est pas seulement un territoire", c'est aussi "des principes et notamment des principes républicains" dont "celui du droit du sol qui nous oppose à tous les pays qui ont des conceptions ethniques de la Nation". Deuxièmement, explique le député, cette décision renvoie, selon lui, "l'image que Mayotte n'est pas tout à fait un territoire comme les autres, pas tout à fait un territoire français qui répond aux mêmes principes. Je ne suis pas sûr que ce soit positif et surtout je ne suis même pas sûr que ça règlera le problème".
"S'il y a une volonté de faire une réforme constitutionnelle qui s'en prend à nos principes on s'y opposera", prévient l'insoumis. "Encore une fois méfiance, un jour on nous expliquera que ce qui sera valable pour Mayotte doit être valable pour d'autres territoires français", répète-t-il. Éric Coquerel craint que le droit du sol soit finalement "détricoté" et assure que c'est donc "une chose fondamentale qui est en jeu".
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