Colère des agriculteurs : ces "lignes rouges" fixées par Gérald Darmanin aux manifestants qui veulent faire le "siège" de Paris
Malgré le dispositif très important, pas question d'aller au contact : les forces de l'ordre sont encore une fois appelées à la "modération" avec les agriculteurs, malgré la pression de plus en plus pesante sur le gouvernement. Ainsi, "15 000 policiers et gendarmes sont mobilisés", a déclaré dimanche 28 janvier Gérald Darmanin à l'issue d'une cellule interministérielle de crise en présence de Marc Fesneau. Afin d'éviter le "siège" de Paris et du marché de Rungis, le ministre de l'Intérieur précise qu'il y aura des "unités de forces mobiles", mais aussi "des véhicules blindés de la gendarmerie nationale et des hélicoptères de la gendarmerie nationale pour regarder et anticiper les mouvements des tracteurs".
Ces forces de l'ordre ont pour mission d'empêcher les tracteurs d'entrer dans les villes "notamment les grandes villes, évidemment Paris et les grandes capitales régionales". Les policiers et gendarmes doivent également permettre au marché de Rungis de "continuer à fonctionner", ainsi que "les grands aéroports parisiens Roissy et Orly mais aussi les aéroports provinciaux".
Aucune intervention sur les points de blocages
Des missions de sécurisation et de contrôles donc, mais à condition que certaines lignes rouges ne soient pas franchies, précise Beauvau : à commencer par l'entrée des tracteurs dans les grandes villes, et Paris notamment. Pas question, non plus, de bloquer les grands aéroports, ni certains points névralgiques, comme le marché de Rungis, au sud de Paris. En Ile-de-France, des hélicoptères survolent aussi la zone pour anticiper les mouvements des tracteurs et éviter qu'ils ne se rapprochent trop de Paris. Les manifestants l'assurent pourtant : ils ne veulent pas entrer dans la capitale, mais bien bloquer, dès lundi 14h, toutes les autoroutes autour de la capitale via huit points de blocage au total. Mais pas question d'avancer plus loin, dit Gérald Darmanin, qui rejette également toute dégradation de bâtiments publics.
Jusqu'ici, le ministre de l'Intérieur avait parlé de "coups de sang légitimes", malgré plusieurs bâtiments pris pour cibles, des feux de palettes devant la préfecture de Gironde, un supermarché qui s'effondre sous le poids du lisier à Agen ou encore un bâtiment administratif soufflé par une explosion à Carcassonne… Désormais, il y aura des interpellations pour ceux qui s'en prennent aux bâtiments publics, tels que les préfectures, sous-préfectures ou centres des impôts, mais aussi aux camions qui transportent des marchandises étrangères, prévient Gérald Darmanin.
Au-delà de ces "lignes rouges", les forces de l'ordre resteront en retrait : il n'y aura aucune intervention sur les points de blocages, promet le ministre de l'Intérieur, qui a justifié cette stratégie défensive en avançant que, jusqu'ici, les débordements ont été très rares et que les agriculteurs ne s'en sont jamais pris aux forces de l'ordre. Le reste dépendra de la suite du mouvement, précise-t-on : les blocages pourraient durer jusqu'à jeudi, jour de Conseil européen. Le ministre de l'intérieur le confie : il faut s'attendre à "une semaine difficile".
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