Colère des agriculteurs : la Coordination rurale poursuit le blocage du site TotalEnergies de Pau tant qu'elle n'obtient pas de "négociation" sur le gazole non routier

Le syndicat occupe le site depuis mercredi pour demander une baisse du tarif du gazole non routier.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un mur de plusieurs mètres bloque l'accès du Centre Scientifique et Technique Jean Féger (CSTJF) de TotalEnergies, à Pau, depuis mercredi 13 mars. (Shannon Marini / RADIO FRANCE)

La Coordination rurale poursuit le blocage du site TotalEnergies de Pau tant qu'elle n'aura pas de "négociation ouverte avec le gouvernement" sur le plafonnement du prix du gazole non routier (GNR), affirme le président du syndicat dans le Gers, Lionel Candelon, sur franceinfo samedi 16 décembre. L'action a démarré mercredi. Elle est menée par les antennes du syndicat agricole du Gers, des Hautes-Pyrénées, des Pyrénées-Atlantiques et des Landes. "On ne bougera pas du site", assure Lionel Candelon.

"On n'est plus compétitifs du tout sur les prix, on ne peut plus se battre", constate Lionel Candelon. Il dénonce les accords de libre-échange approuvés par les eurodéputés le 29 février, pendant le Salon de l'agriculture. Le Parlement européen a également voté pour le renouvellement du soutien commercial à l'Ukraine pour une nouvelle année, du 6 juin 2024 au 5 juin 2025.

"Il faut que tous ces groupes (...) fassent un effort pour que le monde agricole puisse sortir de la crise"

"Si on veut se battre aujourd'hui, il faut qu'on baisse nos charges et une des charges à baisser chez les agriculteurs, c'est le gasoil non routier parce que c'est ce qui nous permet de travailler", poursuit-il. D'après lui, l'État peut plafonner le prix du GNR "puisqu'il le fait pour les marins pêcheurs". Le prix du litre de GNR est fixé à "65 centimes" hors taxes pour ces derniers alors qu'il est à "1,10 euro hors taxes" pour les agriculteurs, détaille le syndicaliste.

D'après le président de la Coordination rurale du Gers, le prix du baril de GNR est "le même qu'il y a quatre ou cinq ans" alors qu'à la pompe, "le prix est quasiment le double". "Il faut que tous ces groupes qui négocient avec l'État et qui pèsent des milliards d'euros fassent un effort pour que le monde agricole puisse sortir de la crise", estime-t-il. Cette baisse du prix du GNR de quelques centimes ferait une grande différence sur la trésorerie des fermes que Lionel Candelon estime à "60 000, 70 000 ou 100 000 euros", parce que certaines exploitations dépensent "10 000 à 20 000 euros" par mois pour le GNR. Pour l'instant, les agriculteurs ont uniquement obtenu "une annulation de l'augmentation" prévue du prix du GNR, "ce n'est pas une victoire", rappelle l’agriculteur gersois.

Les agriculteurs de la Coordination rurale occupent le site TotalEnergies de Pau "parce que c'est un site qui n'embête pas les consommateurs, les gens qui roulent, qui ont besoin d'aller travailler, puisque ça n'empêche pas le ravitaillement", assure Lionel Candelon qui reconnaît tout de même que l'action empêche "les 2 500 salariés d'aller travailler".

"Ce qu'on demande aujourd'hui c'est de nous laisser souffler", poursuit le syndicaliste. "Pendant le Salon de l'agriculture, on a voté l'ouverture au Chili, l'ouverture au Kenya et la prolongation de l'Ukraine."

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