Colère des agriculteurs : la FNSEA annonce une nouvelle mobilisation "mardi, mercredi et jeudi" prochains

Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, était l'invité du "8h30 franceinfo", ce mercredi.
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Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, sur franceinfo le 20 novembre 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

La grogne, toujours et encore. Opposés notamment à un accord de libre-échange avec des pays latino-américains du Mercosur, les agriculteurs poursuivent leur mobilisation et entendent passer à la vitesse supérieure. "Dès la semaine prochaine, mardi, mercredi et jeudi, nous serons à nouveau sur le terrain avec les Jeunes agriculteurs (JA) pour dénoncer les entraves à l'agriculture", a déclaré mercredi 20 novembre sur franceinfo le président de la FNSEA Arnaud Rousseau.

Il souhaite ainsi "mettre la pression", notamment sur les sujets nationaux, "pour dénoncer ce qui n'est pas acceptable, toujours dans le respect des biens et des personnes". "Dans chaque département, les responsables des JA et de la FNSEA cibleront des contraintes ou des entraves qu'ils jugeront importantes. Ça peut être des représentants de l'État, des agences, c'est eux qui décideront", a précisé le président du syndicat agricole majoritaire.

Les agriculteurs ont obtenu des aides et des mesures de simplification après la crise de l'hiver dernier, mais certaines promesses sont restées en suspens, notamment la problématique d'un revenu décent. "On a obtenu un tiers, il y a deux tiers à aller chercher", a prévenu Arnaud Rousseau, prenant l'exemple des prêts de trésorerie, que "pas un agriculteur" n'a obtenu. "Tout ça doit se concrétiser dans nos cours de ferme", a-t-il martelé. "Ce que l'agriculteur attend de nous, c'est qu'on soit intraitable sur les résultats qu'on va chercher et c'est le message qu'on passe au gouvernement : il n'y a pas de complaisance, mais il y a aussi la nécessité d'obtenir des résultats rapidement", a-t-il souligné. "Nous, on est des gens de terrain et ce qui nous intéresse, c'est les solutions dans nos cours de ferme, ce n'est pas les effets d'annonce."

"Arrêter un pesticide en France et l'importer d'ailleurs ne fait pas avancer"

Parmi les revendications de la FNSEA, la défense de l'utilisation de l'acétamipride, un néonicotinoïde "utilisé partout en Europe, sauf en France", réclamé par les producteurs de noisettes et de betteraves. "Une véritable distorsion de concurrence", a fustigé Arnaud Rousseau. "Quand un pesticide est homologué au niveau européen, il doit l'être également en France", a-t-il redit. "L'écologie est une préoccupation pour les agriculteurs, mais qu'en revanche, nous mettre dans des impasses, arrêter la production en France et l'importer d'ailleurs, ça ne fait pas avancer la France", a ajouté Arnaud Rousseau.

La ministre de l'Agriculture Annie Genevard a dénoncé sur France2 les "actes de dégradation, de blocage à la frontière espagnole" à l'initiative du syndicat Coordination rurale, qui n'étaient "pas acceptables" et risquaient d'entamer la "sympathie" des Français envers la profession.  Selon les autorités, 30 actions ont été menées dans la nuit de mardi à mercredi, rassemblant 1 930 agriculteurs et 512 engins, sans incident ni interpellation. Le gouvernement va proposer un débat au Parlement suivi d'un vote sur l'accord commercial controversé entre l'UE et des pays latino-américains du Mercosur, contesté notamment par les agriculteurs, a annoncé mardi Matignon.

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