Colère des agriculteurs : le mouvement "monte en puissance", affirme un manifestant dans le port de Bordeaux
Partis mercredi matin d’Agen, dans le Lot-et-Garonne, une soixantaine d'agriculteurs se sont installés à Bassens avec leurs tracteurs. Et avec l’intention de mettre le port à l’arrêt aussi longtemps que possible. Un barrage de paille et de vieux pneus a été installé sur un rond-point du port, à deux pas de la Garonne. "C'est le port où transitent beaucoup de céréales, explique Thierry, l’un des agriculteurs. Notamment des céréales importées, qui ne sont pas aux mêmes normes, traitées avec d’autres produits, voire OGM, et qu’on ne peut pas produire."
Près des tracteurs garés en travers, une dizaine de camions passent la nuit à l’arrêt. "Ce sont des camions dédiés au transport de céréales, poursuit Thierry. Donc ça fait 300 tonnes qui sont déjà bloquées en cinq minutes."
Concurrence déloyale, détresse financière… Les plus jeunes, comme Kilian (17 ans), craignent pour leur propre avenir : "Je les entendais dire qu’ils n'avaient rien gagné cette année, qu'ils n'arrivaient même pas à payer les semences… Je leur ai dit 'Ne parlez pas comme ça ! Je m’installe l’année prochaine' !"
"Si je m'installe pour m'endetter de 500 000 euros à la banque, et pour payer toute ma vie après sans gagner d'argent… ça ne sert à rien !"
Kilian, jeune agriculteurà franceinfo
Jean-Michel, lui, a 62 ans. La mobilisation actuelle peut durer, de son point de vue : "Moi j’ai tout l’hiver ! Ça ne me gêne pas. Beaucoup de gens nous soutiennent. Au bord de la route, ils applaudissaient, ils klaxonnaient... Ça monte en puissance, moi je vous le dis !"
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