Colère des agriculteurs : pour sortir de la crise, le gouvernement va continuer à décliner ses mesures cette semaine
Bien, mais peut mieux faire. L’exécutif en est conscient : les annonces du Premier ministre Gabriel Attal en faveur des agriculteurs, vendredi 26 janvier n’ont pas suffi. Conséquence : les manifestants musclent leurs mouvements et menacent de faire le "siège" de Paris. Ces éleveurs, maraîchers et autres producteurs en colère sont bien décidés à bloquer des axes majeurs menant à Paris et d'autres grandes agglomérations, quand le gouvernement mobilise 15 000 membres des forces de l'ordre pour empêcher notamment que les tracteurs n'entrent dans "Paris et les grandes villes". Alors, comment sortir de cette crise pour l'exécutif ?
Dimanche, le Premier ministre, qui était une nouvelle fois en déplacement dans une exploitation, a lui-même reconnu ne pas "avoir encore répondu ce qui constitue le malaise et le mal-être de nos agriculteurs". Une formule également utilisée par son ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau. Le gouvernement veut donc continuer à décliner ses mesures cette semaine, alors que les actions des agriculteurs en colère se poursuivent avec notamment le blocage de Paris prévu lundi à partir de 14 heures.
"Les syndicats vont vouloir revenir avec une victoire", juge un cadre de la majorité. Alors, à Matignon et au ministère de l’Agriculture, on mouline : des conseillers ont échangé plusieurs heures avec des représentants de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs samedi. Une rencontre entre Gabriel Attal et les patrons des deux syndicats lundi est aussi en préparation.
Des annonces lors du discours de politique générale ?
Il y a plusieurs pistes sur la table : aller au-delà des dix mesures de simplification présentées par le Premier ministre vendredi, et remettre sur la table la question des retraites agricoles. L’exécutif est beaucoup plus frileux sur un possible assouplissement de l’usage des produits phytosanitaires, réclamé par la FNSEA.
Ses annonces doivent avoir lieu lors du discours de politique générale de Gabriel Attal prévu mardi. Face à un mouvement qui s’installe, le Premier ministre aura besoin de résultats rapides pour faire retomber la pression. Et les manifestants le savent bien : sur franceinfo, Cyrille Milard, le président de la FDSEA de Seine-et-Marne qui appelle au "siège" de la capitale, l'assurait, dimanche 28 janvier, l'objectif "est de mettre la pression". "Si on n'obtient pas ce qu'on demande, pour nous c'est un échec total et c'est la fin de l'agriculture française, alerte Cyrille Milard. L'urgence est telle, la détresse des agriculteurs est telle, c'est quelque chose qu'on n'a pas vu depuis trente ans, il nous faut des réponses, on n'a pas le choix on ira au bout".
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