Colère des agriculteurs : qu'est-ce que la Coordination rurale, ce syndicat adepte des opérations coup de poing ?

Après avoir appelé à bloquer Rungis, fin janvier, le deuxième syndicat d'agriculteurs en France organise un rassemblement de tracteurs en plein Paris, à la veille de l'ouverture du Salon de l'Agriculture.
Article rédigé par Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
A la veille de l'ouverture du Salon de l'Agriculture, le 23 février 2024, une cinquantaine de tracteurs et camions de la Coordination rurale sont rassemblés dans les rues de Paris. (ANTOINE BALLET / RADIOFRANCE)

Parmi les syndicats agricoles mobilisés ces dernières semaines en France, il y a la Coordination rurale, adepte des opérations coup de poing. A la veille de l'ouverture du Salon de l'Agriculture à Paris, une cinquantaine de tracteurs et camions de la Coordination rurale sont rassemblés avenue de Versailles, à côté de la Porte de Saint-Cloud, à Paris pour maintenir la pression sur le gouvernement, a consaté un journaliste de France Bleu Paris.

Ils font partie du deuxième syndicat d'agriculteurs, loin derrière la FNSEA et juste devant la Confédération paysanne. La Coordination rurale a rassemblé 21% de voix aux dernières élections professionnelles. Cela fait plus de 30 ans qu'elle existe, elle est apparue en 1991. Elle est issue d'une scission de la FNSEA, qu'elle accuse, à l'époque, de double jeu sur la Politique agricole commune (PAC) et sur la mondialisation qui ne profiterait selon elle qu'aux gros céréaliers de la Beauce. 

L'exception agri-culturelle française

La Coordination rurale défend une sorte d'exception agri-culturelle française : les traditions d'un monde rural constitué d'une majorité de petits exploitants qui souffrent face au libre-échange. C'est là qu'elle est assez paradoxale. Classée à droite, elle est plutôt libérale quand elle s'oppose à l'interventionnisme, aux directives administratives, aux normes. Mais, dans le même temps, elle réclame une protection sur les revenus et face aux importations.

La Coordination rurale est très puissante dans le Lot-et-Garonne, où elle est largement majoritaire. Majoritaire aussi en Vienne, en Haute-Vienne.

Des actions radicales

C’est la Coordination rurale qui a appelé à marcher - ou plutôt à rouler - sur Rungis, fin janvier 2024.  À Agen, mi-janvier, ses membres ont aspergé de purin la préfecture du Lot-et-Garonne. Et c'est donc ces militants qui, ce vendredi 23 février, à la veille de l'ouverture du Salon de l'Agriculture à Paris, ont réuni une cinquantaine de tracteurs et camions avenue de Versailles, à côté de la Porte de Saint-Cloud, à Paris, afin de maintenir la pression sur le gouvernement, après avoir une opération escargot sur le boulevard périphérique.

Dans le passé, la Coordination rurale a attaqué des supermarchés ou encore occupé des locaux de la Mutualité sociale agricole. Le patron du syndicat dans le Lot-et-Garonne, Serge Bousquet-Cassagne, se vante d'être passé 18 fois en procès en 30 ans. L'an dernier, lors d'un déplacement à Marmande, la Secrétaire nationale des Verts, Marine Tondelier, a pu mesurer la radicalité du syndicat. Elle avait été bloquée et largement insultée par des membres de la Coordination rurale. Elle avait porté plainte pour entraves concertées à la liberté de réunion et à la liberté de parole et avait qualifié la Coordination rurale de "syndicat d'extrême droite".

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