Deuxième semaine de mobilisation pour les agriculteurs : barrages filtrants et cortèges funèbres, le point sur les actions région par région

Après une première semaine d'actions contre le traité de libre-échange avec les pays du Mercosur, les syndicats agricoles entendent multiplier les manifestations à partir de mardi et pendant trois jours contre les "entraves", les "normes".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
A Perpignan le 26 novembre 2024, les Jeunes agriculteurs sont appelés à participer à un cortège funèbre. Ils vont également rendre les panneaux "empruntés" à la préfecture. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Alors que les tracteurs de la Coordination rurale doivent converger au Parlement européen à Strasbourg, certaines actions d'agriculteurs se poursuivent mardi 26 novembre en France. Tour des mobilisations avec le réseau France Bleu.

Bourgogne-Franche-Comté

Un cortège d'une trentaine de tracteurs a quitté Vesoul, en Haute-Saône lundi en fin d'après-midi pour Strasbourg. L'objectif des agriculteurs est de rencontrer les députés européens, réunis en sessions plénière à partir de mardi. Ils veulent avoir "des explications" sur certaines mesures votées par l'Europe. 

Centre-Val de Loire

Dans l'Indre, neuf cortèges de tracteurs vont s'élancer à travers le département pour rallier Châteauroux à midi.

Nouvelle Aquitaine

Les jeunes agriculteurs ont annoncé lundi sur France Bleu Poitou qu'ils allaient tenir un seul barrage filtrant dans la Vienne. Mardi matin, ils sont en effet stationnés au rond-point de la Folie, à Poitiers Nord. Ils annoncent une action pour une durée indéterminée. La circulation est ralentie de Chasseneuil en direction de Poitiers, avertit France Bleu Poitou.

Dans les Deux-Sèvres, les agriculteurs annoncent qu'ils vont contrôler des camions dans l'après-midi sur le site du transporteur Stef, à La Crèche.

Occitanie

Dans le Tarn-et-Garonne, la FDSEA promet un "festival de bennes" devant les principaux lieux administratifs pour "déverser la colère" des agriculteurs.

Dans les Pyrénées-Orientales, les agriculteurs se sont retrouvés mardi matin à trois points de rendez-vous : le parc des expositions de Perpignan, Thuir et Pollestres. Sur l'aire de covoiturage de Pollestres, l'un des tracteurs a recouvert sa remorque d'une bâche noire sur laquelle est écrit en lettres jaunes : "SOS non au Mercosur", a constaté France Bleu Roussillon. L'intérieur de la remorque est rempli de végétaux.

Benoit Bousquet, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs 66, confirme que la FDSEA et les JA appellent à converger dans les rues de Perpignan mardi matin pour un cortège funèbre. Tout le monde doit être habillé en noir pour faire "comme si c’était un enterrement, mais bientôt on fera peut-être de vrais enterrements. Les agriculteurs n’en peuvent plus", prévient-il. Les agriculteurs doivent d'abord converger devant la maison de l’agriculture, puis à la préfecture. "On va rendre les panneaux qu’on avait empruntés devant la préfecture", explique-t-il. Les agriculteurs avaient déboulonné 100 panneaux. "Après on ira dire bonjour à certaines instances", annonce-t-il. Sur leur tract, il est écrit de venir avec les bennes remplies de végétaux. "Il y aura quelques déversements", acquiesce Benoit Bousquet. À la préfecture, "on va essayer de se faire entendre, ça fait trois ans qu’on dit les choses et il n’y a strictement rien qui se passe". 

Jusqu'à maintenant, les JA et la FDSEA n'étaient pas entrés dans le mouvement. "On a tenu parole, on a attendu jusqu’au 25 [novembre] mais vu qu’on n’a pas de réponse, maintenant on ressort les tracteurs", prévient-il. Les agriculteurs n’ont reçu "même pas un appel, rien du tout. À force de dire qu’ils nous entendent, il faudrait peut-être qu’ils nous écoutent", rappelle Benoit Bousquet. Principaux sujets sur lesquels ils attendent une réponse : "Dans le département le sujet principal c’est l’eau. Après bien sûr des aides d’urgence, la paperasse, il y en a de plus en plus, il faudrait que le gouvernement fasse quelque chose rapidement". Si à la fin de la journée ils ne sont pas entendus, "on reviendra et peut-être avec plus de force", conclut-il Benoit Bousquet.

 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.