Reportage "On va voir ce que les administrations sont prêtes à faire pour nous" : des agriculteurs non syndiqués toujours mobilisés dans l'Eure

Alors que les principaux syndicats agricoles ont appelé à lever les blocages après de nouvelles annonces du gouvernement, des agriculteurs continuent à manifester leur colère.
Article rédigé par franceinfo
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Un tracteur lors d'un blocage d'agriculteurs à Angers (Maine-et-Loire), le 1er février 2024. (FREDERIC PETRY / HANS LUCAS)

La différence avec la plupart des points de blocage, c'est qu'au barrage de Gaillon, sur l'A13, dans l'Eure, les agriculteurs ne sont pas syndiqués. Depuis dix jours, ils occupent cette parcelle d'autoroute d'une dizaine de kilomètres. Au plus fort de la mobilisation, il y a eu jusqu'à 80 tracteurs et 150 agriculteurs. Ils ne sont plus qu'une petite dizaine à vouloir marquer le coup jusqu'au bout vendredi 2 février.

"J'ai 59 ans et je m'aperçois que ça fait longtemps que ça dure. On est toujours dans les mêmes problèmes", témoigne Jean-Marie Renard, un céréalier. Des problèmes en partie résolus par les annonces du Premier ministre Gabriel Attal, jeudi 1er février, comme le renforcement des lois Egalim, 150 millions d'euros de soutien fiscal et social aux éleveurs ou encore la suspension d'un plan de réduction des produits phytosanitaires.

Des engagements écrits 

"Ça ne sert à rien qu'on reste éternellement, admet Edouard Caffin, polyculteur-éleveur. On aimerait juste que les choses soient écrites pour de vrai et que ce ne soit pas que des engagements oraux. On va laisser un peu de temps aux administrations françaises et européennes, voir ce qu'elles sont prêtes à faire pour nous", prévient-il.

"S'il ne se passe rien, on partira", explique l'éleveur. Mais il y a des échéances, dit-il : "Il y a le Salon de l'agriculture, il y a les Jeux olympiques".

"On sait faire maintenant, ce n'est pas un problème",

Edouard Caffin, polyculteur et éleveur.

à franceinfo

C'est sans nul doute le principal enseignement pour ces agriculteurs : démontrer qu'ils sont capables d'agir et de se mobiliser rapidement. Ici, dans l'Eure, ils avaient rendez-vous vendredi après-midi avec le préfet. Ce n'est qu'après cet entretien qu'ils devraient libérer l'autoroute. 

À la mi-journée, il ne reste plus que quelques barrages dans toute la France. Les agriculteurs ont quitté ou quittent progressivement les portions d'autoroutes après l'appel des syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes Agriculteurs à suspendre les blocages. Dans un communiqué, Vinci Autoroutes mentionne neuf réouvertures de portions d'autoroute sur son réseau, alors qu'une dizaine d'autres sont encore coupées.

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