Édito
Annonces de Gabriel Attal face à la colère des agriculteurs : une dernière salve de propositions pour débloquer la situation ?

Après une salve d'annonces, comme le renforcement des lois EGalim, 150 millions d'euros de soutien fiscal et social aux éleveurs, ou encore la suspension d'un plan de réduction des produits phytosanitaires, la plupart des barrages ont été levés jeudi soir. Un optimisme prudent gagne donc l’exécutif.
Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Gabriel Attal après avoir prononcé un discours pour répondre aux agriculteurs à l'hôtel Matignon, le 1er février 2024. (JULIEN DE ROSA / AFP)

La plupart des barrages ont été levés au soir du jeudi 1er février et les deux principales organisations, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, ont appelé à la suspension du mouvement. Le gouvernement entrevoit donc une sortie de la crise agricole. Depuis deux semaines, la colère paysanne est un sacré baptême du feu pour le nouveau Premier ministre. Au vu de l’ampleur de ses concessions jeudi, il mise tout sur un déblocage rapide. C’est en quelque sorte le crash-test de la méthode Attal. Une méthode qui mélange des images - avec des visites de terrain à la rencontre des paysans - du son - trois salves d’annonces, vendredi dernier, mardi à l’Assemblée et puis surtout jeudi lors d’une conférence de presse -, et enfin beaucoup d’activité en coulisses avec de longues heures de discussions avec les organisations agricoles.

Des réponses nationales et européennes

Jeudi 1er février, les deux têtes de l’exécutif se sont exprimées tour à tour, dans une chorégraphie du pouvoir savamment pensée : Gabriel Attal à midi à Paris, Emmanuel Macron un peu plus tard à Bruxelles lors du Conseil européen. Le sujet s’y prêtait puisque la colère des agriculteurs se faisait entendre dans les deux capitales au même moment et exigeait à la fois des réponses nationales et européennes. Mais il s’agissait surtout de mettre en scène un couple exécutif sur la même longueur d’onde, au fonctionnement bien huilé. Pour une fois, Emmanuel Macron a même laissé la vedette à son Premier ministre qui s’est exprimé le premier. C’est le chef de l’État qui a fait le service après-vente de ses annonces, qui avaient été soigneusement validées par l’Élysée.

Cependant ces mesures ne font pas que des heureux, loin de là. De nombreuses revendications restent insatisfaites, notamment sur les revenus. Et la plupart des promesses vont désormais dépendre de leur mise en œuvre sur le terrain, à commencer par la simplification des normes administratives.

Concession sur les pesticides

Par ailleurs, la décision gouvernementale de suspendre le plan de réduction de l’utilisation des pesticides est un choix qui ulcère les écologistes et les associations environnementales. Un recul dans le droit fil des propos d’Emmanuel Macron qui appelait, en mai dernier, à une pause des normes environnementales européennes. Mais l’exécutif a vite pesé le pour et le contre : à ses yeux, satisfaire une colère paysanne soutenue par 85% des Français valait bien un petit peu de "rab" de pesticides.

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